Écoutez Crim’Sous Cric – La chronique de Crim’HALT, l’association qui démonte le crime organisé.
Crim’Sous Cric est le podcast radio mensuel sur le crime organisé proposé par l’association Crim’HALT.
Chaque premier samedi du mois, le podcast «La République inaltérable» du Monde Moderne.
Bienvenue dans l’atelier. On met nos bleus de travail, et à coup de clés à mollettes, de perceuses et d’un bon cric, on ouvre le capot et on va voir dans le moteur pour vous expliquer comment ça marche. 30 minutes avec 2 mécanos, pour vous familiariser avec le monde sale et graisseux du crime.
Le phénomène civilisationnel que nous vivons de digitalisation rapide s’est accompagné de l’adaptation des pratiques criminelles. Le monde du crime organisé a très bien négocié son virage numérique. Le rapport 2017 d’Europol place le cybercrime en tête de liste de leur classement des menaces criminelles devant le narcotrafic et le trafic de migrants. Définitions, exemples… Petit tour d’horizon cyber.
Emission 4 : «Le crime organisé 3.0. Ou le bel avenir du cybercrime»
Les cyberattaques sont en augmentation constante depuis la création de l’internet. Selon les dernières données de SCOR, le chiffre d’affaires annuel du trafic de drogue dans le monde est de 411 milliards de dollars et celui du cybercrime n’est pas loin derrière avec 388 milliards de dollars. C’est entre 2008 et 2012 que le cybercrime a explosé. La cybercriminalité est une activité lucrative. D’après l’ANSSI, les revenus annuels totaux du cybercrime seraient même bien plus importants et représenteraient 1520 milliards de dollars répartis de la façon suivante :
- 860 milliards pour les marchés illégaux
- 500 milliards pour les secrets de commerce et les vols d’IP
- 160 milliards d’échange de données
- 1,6 milliard pour les logiciels criminels et les CaaS (cybercrime as a service)
- 1 milliard pour les ransomware (rançongiciel)
La première cyber-attaque strictement criminelle de grande ampleur fut le piratage du PlayStation Network en 2011. Plus récemment, on peut noter la cyberattaque en 2016 contre SWIFT, la société coopérative détenue et contrôlée par ses adhérents parmi lesquels se trouvent les plus grosses banques mondiales.
Depuis 2018, l’ANSSI et ses partenaires constatent que de plus en plus de groupes cybercriminels possédant des ressources financières et des compétences techniques importantes favorisent le ciblage d’entreprises et d’institutions particulières dans leurs attaques par rançongiciel. Ces attaques ciblées sont connues en source ouverte sous le nom de «Big Game Hunting». Elles mettent en oeuvre des méthodes et techniques auparavant réservées à des opérations d’espionnage informatique opérées par des attaquants étatiques.
Entre 2013 et 2019, 7 rançongiciels ont été particulièrement virulents, la plupart générant des profits à leurs créateurs pendant plusieurs années. Par exemple, Cryptowall qui sévit entre 2014 et 2016 aurait rapporté entre 18 et 320 millions de dollards. Gandcrab a, en une année (de 2018 à 2019), volé 150 millions de dollars.