Après la claque qu’ont été les élections municipales pour le parti présidentiel, les macronistes tentent une fois de plus de se réinventer. Chose aisée pour eux, vu qu’ils viennent de nulle part et n’ont pas d’autre projet d’avenir que de s’adapter à la demande politique du moment. Et la demande du moment est clair : c’est l’écologie ! Celle des villes, pas celle des champs, celle qui sied parfaitement au président hors-sol adepte de greenwashing.
Ce qui est bien avec le concept de l’écologie en politique, c’est qu’il est adaptable à toutes les sauces à peu près : libéralisme, communisme, autoritarisme, socialisme. Même le productivisme pourrait être vert si on en croit les investisseurs, comme Black Rock, qui se veut vert aussi cette année.
Définir un projet d’écologie politique est donc chose aisée pour LREM, compte tenu de la convention citoyenne sur le climat créée à l’initiative du Président, think-tank à demeure, qui permet de gagner sur le plan de la communication, de la fausse démocratie participative et du greenwashing si répandu dans les grandes entreprises et la finance internationale.
Et ça n’a pas manqué, Emmanuel Macron a encore changé de costume. Après le costume bleu trois-pièces du banquier, le gris de l’agent d’assurance post-Covid, le voici se présentant à nous façon petit bonhomme vert de Cetelem (pardon pour le placement de marque) mais tout le monde aura compris l’image.
Pour Emmanuel Macron, l’écologie c’est d’abord un costume de camouflage et un bon coup de peinture vert à sa maison en ruine après les municipales. Le voici qui promet donc une «fiscalité plus incitative vers une économie plus écologique». Il faut donc comprendre : des cadeaux fiscaux aux investisseurs façon CICE bio et des sanctions pour les classes moyennes qui ne pensent décidément qu’à polluer et doivent apprendre par la taxe, l’amende et l’interdiction ! Le projet va donc s’accélérer, pour le bien de tous et de la planète, accroissant encore les inégalités et ne prenant pas en compte l’élément essentiel d’une réelle écologie politique : l’humain.
Car c’est une erreur de croire que notre modèle actuel est compatible avec un avenir dépollué grâce à l’innovation et l’investissement dits verts. Travailler plus, pour relancer la croissance liée à la production et à la création d’emplois ne fera que créer les mêmes problèmes de pollution, de perte de biodiversité, de réduction d’espace vital et de surconsommation. Le système tourne à vide, mais nos chers leaders semblent bien incapables d’inventer autre chose, tant ils doivent leur place de leader à leur croyance farouche dans le libre marché et la concurrence pour le bien de tous.
Pourtant, c’est bien Emmanuel Macron qui disait au cœur de la crise du Covid que des pans entiers de l’activité humaine devaient être soustraits à la logique du marché.
Visiblement, le Président a vite oublié ses discours, comme le port du masque et il est à parier que rien d’écologique ne sortira des élucubrations trop subtiles du champion de la Terre, sinon une campagne de greenwashing électoraliste pour récupérer les votes en vue de 2022.