Les barbares, à l’origine, désignaient pour les égyptiens tous les peuples qui ne parlaient pas leur langue. Il en fut de même pour la Grèce antique, où le terme pris de surcroît un sens péjoratif. Les barbares non seulement ne parlaient pas la langue, mais au surplus, quel que fût leur niveau de civilisation, ils étaient réputés être moins civilisés que les Grecs, puis bientôt que les Romains qui adoptèrent la même désignation pour tous ceux qui étaient extérieurs à la civilisation gréco-romaine.
Déjà, César, qui avait l’oeil, et bien avant la naissance de Merkel et Schauble, considérait les peuples germaniques comme barbares du fait de leurs mœurs rustres et de leurs coutumes violentes, et les voyait comme un danger pour la civilisation.
L’histoire nous a rappelé, et à plusieurs reprises, qu’effectivement… il avait l’oeil.
Le barbare est donc cet être frustre, violent et qui vient «jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes», celui-là qui, bien que d’un niveau certain d’éducation, ne partage pas nos valeurs et nos coutumes. Le barbare vient chez nous, saccage tout, détruit tout, pille tout et vole tout. Il ne laisse rien debout, rien ne lui résiste et ce qui résiste, il le fracasse, sans plus de procès. Il fait peur, il inquiète, il terrifie et à juste raison, car où il passe, tout trépasse !
Il en va de même du libéral macroniste comme du barbare et ce temps de pandémie de Covid-19, ce temps de confinement, nous l’a montré et démontré : la Macronie, c’est la barbarie.
Fidèle à Milton Friedman, Macron a parfaitement profité du choc et de la sidération engendrés par le confinement pour faire passer avec une violence inouïe une flopée de reculs sociaux et démocratiques dont on n’a pas fini de voir les effets…
Privilégiant, peut-être plus par obligation que par stratégie, une communication floue, paradoxale et ambiguë, il a d’abord cherché à nous rassurer et nous a incités à continuer de vivre normalement alors que le virus du Covid-19 se répandait partout : début mars, il ne fallait surtout pas porter de masque et par ailleurs continuer d’aller au théâtre ou au cinéma. Souvenons-nous, fin janvier, Buzyn nous expliquait qu’il n’y avait, en gros, rien à craindre, et que le virus ne sortirait pas de Chine… Que s’il tentait de le faire, elle avait fait coller des affiches à Roissy pour qu’il fasse illico demi-tour ! On a quand même les meilleurs !
Et, pendant que le jeune Emmanuel se pavane sous l’oeil des caméras d’usine en hôpital, pendant qu’il fait le show pour LCI, BFM et CNEWS, son gouvernement et ses députés, eux, font le sale boulot.
Durant ces deux derniers mois, ont été prises des mesures, des lois, qui viennent détruire le peu qu’il restait de nos droits au travail, de nos libertés publiques et individuelles, et de notre intimité, parfois en opposition frontale avec le bon sens élémentaire voire les valeurs morales et éthiques les plus élevées : remise en question des droits à congés et RTT, possibilité de déroger aux règles sur le temps de travail, jusqu’à 60h hebdo, interdiction de circuler librement, interdiction de se rendre au chevet d’un parent mourant, nouvelles règles de renouvellement des CDD (ce 15 mai!), utilisation de drones pour surveiller la population, gardes à vue abusives, contrôles et interpellations ultra violentes, insultes racistes par la police, projet d’application de «traçage» (Stop Covid), incitation financière des médecins à rompre le secret médical, tri avéré des personnes âgées dans l’accès aux soins et recours à la sédation profonde facilitée (décret «Rivotril»), gaspillage éhonté d’argent public dans les aides pléthoriques aux grosses entreprises, les plus polluantes, sans contre partie environnementale (20 milliards), le soutien aux startup (4 milliards), dans la justice, l’allongement automatique des détentions provisoire scandalise les avocats… N’oublions pas non plus la forfaiture du Conseil des Ministres du 29 février censé traiter de la crise du Covid et au cours duquel le gouvernement dégaine le 49.3 pour faire passer la réforme des retraites.
Tout ça va évidemment avec les mensonges permanents de la majorité et des ministres à propos des masques, de la réalité de l’épidémie, avec le refus de nationaliser FAMAR et LUXFER, le refus encore d’interdire aux entreprises ayant recours au chômage partiel ou recevant des aides de l’État sous quelque forme que ce soit de distribuer des dividendes, le refus encore de rendre les masques gratuits tout en les rendant obligatoires alors que la grande distribution a constitué des stocks énormes de centaines de millions de masques qu’elle nous vend à «prix coûtant x 10» depuis une semaine.
Tout ça avec l’organisation du cirque parlementaire en créant une commission d’information parlementaire, soi-disant pour contrôler l’action du gouvernement, ce qui est censément le rôle du parlement, mais sans la moindre portée juridique (contrairement à une commission d’enquête parlementaire refusée à l’opposition par la majorité), commission présidée par le mis en examen Richard Ferrand. Autant dire une mascarade !
Tout ça avec un mépris affiché pour les premiers de corvée, soignants, salariés de la distribution, de la propreté, etc… à qui on promet des primes que personne ne paie jamais. Le summum du mépris étant la proposition de la majorité de permettre aux français de faire cadeau aux soignants de jours de congés, ou celle du gouvernement de leur filer une médaille. Ils et elles ont pris ça de plein fouet comme une insulte en pleine face. Le fait est qu’on atteint là un sommet de cynisme. Ce que veulent tous ces gens, ce sont des conditions de travail et des rémunérations dignes. Ni plus ni moins ! Pas la charité ! Mais ça permet pendant ce temps-là d’avoir l’air généreux… avec le pognon des autres ! Tartuffes.
Tout ça avec les discours incessants de Roux de Bézieux, du Medef, de Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, de Bigorgne de l’Institut Montaigne ou de Verdier-Molinié de l’IFRAP, et la cohorte des éditorialistes de l’économie de bazar des plateaux de télé lutéciens, nous expliquant qu’il allait falloir travailler plus, gagner moins, renoncer à nos vacances si on voulait redresser la Fraaaance !
Le clou du spectacle a été le vote à l’Assemblée Nationale, de la loi dite «Avia», du nom de la députée harceleuse, raciste et homophobe qui l’a portée, loi réprimant la haine en ligne et qui laisse aux plateforme le soin de faire la police.
C’est bien donc à des barbares que nous avons affaire. Ils pillent tout, détruisent tout, brûlent tout, volent tout, ne laissent rien derrière eux ni de vivant ni de comestible. Ils s’accaparent pour eux et les leurs tout le bien d’autrui, toute la richesse, et font en sorte que rien ne soit plus possible après eux. Ils réduisent les peuples qu’ils envahissent en esclavage, les revendant sur les nouveaux marchés aux esclaves que sont devenues les bourses internationales.
Nous allons devoir nous en débarrasser, vite. Sinon, ils vont s’installer, nous sucer le sang jusqu’à plus soif, et nous laisseront morts sous les coups de tonfa, de LBD, du Covid, ou du travail. Quelques semaines de confinement en plein printemps ont vu nos villes réinvesties par la nature et les animaux sauvages, nous ont montré qu’on pouvait survivre sans consommer à outrance, manger autre chose que des plats tout prêts et l’importance d’être en lien les uns avec les autres. Ils nous ont fait sentir l’absolue nécessité d’un Avenir en Commun, alors n’attendons plus, après le temps des Barbares, que viennent… les jours heureux !