Le 12 septembre prochain, à l’appel des gilets jaunes de tout le pays, une grande journée de mobilisation nationale aura lieu à Paris mais aussi sur l’ensemble du territoire national. Le retour du plus long mouvement populaire et insurrectionnel de la cinquième République est tout proche, mais dans quel état d’esprit ? Rapports de force, précarité, écologie, répression policière, révolution citoyenne… Entretien avec Jérôme Rodrigues, l’une des figures les plus emblématiques du mouvement, à l’occasion de cette rentrée sociale 2020.
L’appel de Jérôme Rodrigues via Le Média
Une crise sanitaire, trois mois de confinement, un été très particulier et une rentrée qui s’annonce difficile pour reprendre le terme d’Emmanuel Macron. Vous êtes dans quel état d’esprit au moment d’aborder cette reprise de la mobilisation ?
En même temps, je dirais également fin d’année difficile, vacances difficiles et reprise ultra-compliquée, ça c’est sûr. S’il n’y avait que la reprise, quand on voit l’état dans lequel les français ont aujourd’hui passé leurs vacances, ça va être très compliqué à la rentrée si tu veux mon avis. Donc tout le monde est motivé pour redescendre dans la rue.
Avec tout ça, comment fait-on pour se remettre à lutter, pour se remettre en ordre de bataille au niveau organisationnel ?
C’est une bien grande phrase et ça peut paraître présomptueux mais l’objectif c’est d’ouvrir les yeux aux français et d’essayer de rallier à la cause l’ensemble des français qui sont en colère. Aujourd’hui, chacun est en colère dans son coin, je crois qu’il serait important d’unir les colères, pas forcément d’établir une convergence, j’ai bien compris qu’aujourd’hui ce sera compliqué, mais au moins d’unir pour un certain temps l’ensemble des colères françaises actuelles. Le 12, ça peut être une bonne date pour ça, en tout cas on a travaillé pour faire en sorte de faire revenir les gilets jaunes qui ont arrêté de sortir dans la rue pour différentes raisons. Mais il faut aussi essayer d’aller chercher l’ensemble des gens qui souffrent en silence. C’est ce boulot-là qu’on fait depuis qu’on a initié l’appel du 12 septembre.
Beaucoup d’éditorialistes – qu’on ne citera pas – ont parlé et parlent encore du mouvement au passé mais ce mouvement des gilets jaunes ne s’est jamais vraiment arrêté. Vous avez des retours sur la situation d’organisation des différents groupes du mouvement au niveau national ? Ça reprend forme ?
Le mouvement on en a souvent parlé au passé, mais on reparle tout de suite au présent quand il y a une manifestation qui se passe mal et alors on nous parle «d’ultras jaunes». Maintenant je suis bien placé pour savoir ce qui se passe du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest en passant par le Centre. Les gilets jaunes sont bien là. Il y a eu un travail énorme pour se poser des questions, débattre et amener des réflexions et des propositions pour essayer d’améliorer le quotidien de chaque français. Tout ça, ça a été construit pendant un an et demi, deux ans, et il serait temps qu’on puisse les mettre à l’honneur et laisser s’exprimer les gens qui se battent. À défaut de nous faire passer pour des casseurs, derrière il y a du matériel, il y a eu du travail et il y a des choses qui peuvent être proposées.
Durant cette période inédite, les inégalités sociales préexistantes ont été exacerbées et la relance massive de l’économie par la production menace une fois encore l’environnement. À un moment où certains jugent le retour des gilets jaunes déplacé, le slogan «Fin du monde, fin du mois, mêmes causes, mêmes combats», est-il au contraire plus que jamais d’actualité ?
Moi, je vais pas me fier aux commentateurs qui passent leurs journées sur les plateaux télés. On va faire simple, moi je suis sur le terrain, je suis pas dans les hauteurs des grandes tours des médias ou des jolis palais de nos sympathiques dirigeants. Quand je vois des restaurateurs ou même des gardiens de la paix qui viennent me voir et qui me disent «Jérôme à la rentrée on fait quoi ?», c’est qu’il faut peut-être se poser les bonnes questions. D’un côté, il y a ce qui se dit et de l’autre, il y a ce qui se passe dehors. Force est de constater que lorsque je me balade, que je prends le métro ou que je vais faire mes courses, les gens qui m’interpellent dans la rue, même s’ils ne sont pas forcément gilets jaunes, adhèrent à nos revendications.
En plus de celle du 12 à l’initiative des gilets jaunes, une manifestation intersyndicale est d’ores et déjà annoncée pour le 17 septembre. Philippe Martinez appelle à une rentrée de rupture vis-à-vis notamment du maintien de la réforme des retraites. Est-ce que des discussions avec les syndicats ont été enclenchées pour convenir de dates communes dans les prochaines semaines ou prochains mois ?
Non, il ne faut pas rêver. À un moment donné, les gilets jaunes on ne les invite jamais, mais ils sont toujours les bienvenus pour servir de chair à canon et tout le monde est bien content. Leur façon de faire aujourd’hui pour mener la lutte syndicale à proprement parler n’est plus adaptée et est inaudible. Aujourd’hui, il est impensable que les gens puissent se permettre de faire deux mois de grèves sans obtenir gain de cause. J’y ai cru à un moment, pendant les grèves des transports et tant d’autres, pendant l’hiver, mais ça n’a pas marché. Les syndiqués ou ex-syndiqués chez les gilets jaunes aujourd’hui sont pour un renouvellement de la lutte et des façons de faire. Le carcan syndical aujourd’hui empêche toute évolution de la lutte et on reste dans un schéma corporatiste où chacun à sa petite place dans la manifestation. La dernière lutte syndicale qui m’a marqué c’est celle de 95 où les syndicats mènent la danse avec les routiers et font plier le gouvernement en à peine un mois. Les gilets jaunes en l’espace de trois actes en 2018 ont réussi à faire trembler le gouvernement. Les faits sont là. Pour autant, on a tous le même objectif, mais nous ne sommes pas d’accords sur le chemin à prendre. C’est ça qui est quand même assez frustrant, quand tu es dans la lutte, c’est de voir tous ces bons outils, ces bonnes idées mais de ne voir aucun liant, aucune sauce qui pourrait en faire un bon plat.
On y vient, «Tous dans la rue le 12 septembre pour renverser la table», un rendez-vous massif est donné sur les Champs-Élysées, le but c’est de marquer les esprits et d’être à nouveau audible ?
Marquer les esprits je pense qu’on a déjà su le faire, aujourd’hui l’objectif de cet appel c’est surtout de rassembler les gilets jaunes autour des fondamentaux, des revendications de base et de les réunir autour de ce qu’a été le 17 novembre. On s’est perdus sur différents sujets qui ne sont pas le coeur de la démarche de départ qui nous a permis d’avoir l’opinion publique avec nous. On s’est quand même fait malmenés à la fois par la répression mais également par certains grands médias qui ont fait de nous des analphabètes, antisémites, anti-républicains et pleins d’autres conneries. Forcément nous n’avons pas le même droit de parole qu’un syndicat de police ou qu’un politique au niveau des médias donc cette manifestation c’est aussi un droit de réponse. Donc oui on a ré-enclenché les réseaux en demandant à tous les référents de péages, de rond-points et tout ce qui avait pu être entrepris en terme de structuration, de se remettre au boulot pour acquérir le maximum de visibilité possible.
La crise du coronavirus est loin d’être terminée, gestes barrières, port du masque, jauges limitées. Est-ce que vous craignez des interdictions de manifestations abusives ?
C’est ce qu’on subit depuis deux ans. Dans l’absolu ça ne changera rien au quotidien des gilets jaunes. À titre personnel j’en suis déjà à 1500€ d’amendes, parce qu’on se prend des amendes pour le simple fait d’être présent. Donc, on ne va pas faire semblant de s’étonner qu’on soit abusivement interdit de manifester alors que ça fait deux ans qu’on le subit et qu’il n’y a pas eu un mot. Pour ce qui est du virus, prévention oblige par rapport aux personnes âgées ou fragiles, reste qu’il y a beaucoup de contradictions. Le problème c’est que le gouvernement, au lieu d’expliquer et d’emmener la population vers un peu plus de prévention, a encore une fois fait le choix de la répression en infligeant des amendes.
Qu’est-ce que tu as à répondre à ceux qui vous taxent de vouloir casser l’économie de la France en cette période de relance, je pense notamment à la journaliste Zohra Bitan de RMC ?
Madame Bitan dit ce qu’elle veut, mais quand on lui demande un droit de réponse et qu’on lui envoie un numéro de téléphone, elle n’a même pas le respect de nous appeler parce que soi-disant nous n’avons rien à proposer. C’est facile de casser la gueule des gens sans donner de droit de réponse derrière, les Grandes Gueules savent le faire. Ce sont plutôt des «casses gueules» qu’autre chose. À défaut de vouloir mettre l’économie française à plat, on est là pour rétablir l’économie des poches des français. On parle de quelle économie ? Les grandes entreprises, celles qui ont touché des millions d’euros sur la vente de masques ? C’est ça l’économie ? Si je voulais vraiment mettre à plat l’économie française je pense que je me serais pris quelques tartes dans la gueule et je pense même que j’aurais perdu mon deuxième oeil.
Les gilets jaunes, c’est au total plus de 54 propositions citoyennes qui sont le fruit de centaines de réflexions et de débats en groupes de travail constituant trois grands axes principaux : mieux vivre, démocratie directe et participative et fin des privilèges. Ce long travail de fond va-t-il reprendre lui aussi ?
Le travail de fond, il est déjà effectué. Il y a pleins de mouvances différentes dans le mouvement des gilets jaunes, les constituants, ceux pour le RIC, ceux de l’ADA (Assemblée des Assemblées), ceux qui tirent à gauche, ceux qui tirent à droite. Parmi tous ceux là, il y a plein de gens qui ont axé leurs combats sur de la réflexion, sur de la mise en place d’ateliers. Tout ceux là sont prêts et ne demandent qu’à être entendus. Après, si on reprend l’exemple de 1789, les citoyens en colère n’ont pas sorti la constitution avant les fourches. Le peuple a réclamé le pain et ensuite une fois le ventre rempli, les gens ont pu réfléchir. Aujourd’hui, on ne peut pas demander aux français de réfléchir ou de faire des compromis tant qu’ils auront le frigo vide. Tant que les gens auront faim, tu ne pourras pas leur parler d’écologie et de tout le reste. C’est ma façon de penser, elle n’est pas universelle mais en tout cas c’est comme ça que je vois les choses.
Dans tes lives Facebook, je te vois souvent évoquer ce besoin de dépasser les cercles de convaincus, les cercles gilets jaunes qui ne finissent par parler qu’entre eux pour s’adresser aux non gilets jaunes et à tous les citoyens. D’un point de vue stratégique pourquoi est-ce si important dans une lutte sociale et comment le mettre en oeuvre ?
Le fait qu’on parle uniquement entre nous c’est surtout sur les réseaux sociaux à cause des algorithmes qui nous cloisonnent et qui nous rendent invisibles et inaudibles à l’échelle de ces plateformes là. Mais sur le terrain les gens discutent avec nous dans la rue, il y a juste besoin de force de convictions et de discussions pour pouvoir intéresser les gens.
Ce mouvement d’auto-organisation populaire est par essence sans chef. Mais ce thème a pourtant donné lieu à de nombreuses confusions dans l’organisation intrinsèque du collectif. Le constat qui est fait aujourd’hui par certains, notamment Éric Drouet, c’est que la notion de non-émergence de figures décisionnaires dans cette révolte n’est pas claire pour tous. Est-ce que tu t’inscris dans cette analyse ?
C’est très compliqué. Aujourd’hui, les gilets jaunes ont un problème avec un monarque en place, donc beaucoup réfléchissent à ce qui serait l’idéal comme forme d’organisation pour le mouvement mais ça reste compliqué. Mon avis c’est qu’il est important de structurer le mouvement et qui dit structuration dit forcément des tronches qui ressortent, mais pas des leaders directifs, juste des entités qui permettent d’aller discuter avec d’autres groupes de lutte. Tout à l’heure, j’ai été critique vis-à-vis de Martinez mais je vais me faire l’avocat du diable : à qui il peut parler Martinez? Il n’a personne à qui parler chez les gilets jaunes. Ce n’est pas la première fois que des groupes de lutte viennent me voir et me disent on ne sait pas à qui parler chez les gilets jaunes. Des petites balades que j’ai pu faire cet été, je peux te dire que beaucoup de gilets jaunes de terrain sont pour une structuration. Laquelle ? Ce n’est pas à moi de répondre.
On ne peut pas parler de la reprise de ce mouvement sans évoquer le sujet des violences policières. Durant ces 18 mois de manifestations, les forces de répression du gouvernement Macron se sont illustrées par un usage complètement disproportionné de la force face aux manifestants. Des milliers de blessés, plusieurs dizaines d’éborgnés, cinq mains arrachées et 1 décès. Comme le rappelait à juste titre David Dufresne qui s’est beaucoup penché sur ces chiffres, la police française a blessé en quelques mois autant de manifestants qu’en vingt ans. Première question, est-ce que l’usage que fait l’exécutif macroniste des forces de l’ordre est révélateur du degré de fragilité et peut-être même de la peur de ce gouvernement ?
Ah mais complètement. On parle de violences policières mais à la base on devrait parler de violences gouvernementales, ce sont eux qui utilisent la police comme bouclier tout simplement. Ensuite, il ne faut pas confondre toutes les polices. Aujourd’hui, il y a des gardiens de la paix avec lesquels je peux avoir des discussions sereines et constructives en pleine rue. Il y aussi des CRS et des gendarmes qui en ont marre de la façon dont est mise en place la répression, après c’est un milieu très corporatiste donc les mecs vont moins facilement l’ouvrir. Tu as aussi des mecs comme la BRAV ou la BAC qui eux s’en donnent à coeur joie parce qu’ils sont carrément volontaires pour casser des tibias. La répression, elle marche à plein régime, mais pour te répondre, oui c’est un gouvernement qui a peur car cette répression, elle est avant tout gouvernementale.
Ma deuxième question à ce sujet, c’est est-ce que tu penses qu’aujourd’hui une part des français n’ose pas ou plus descendre dans la rue par peur de ne pas rentrer indemne ?
Je vais pas parler pour les français, mais pour les gilets jaunes. Il suffit de regarder mon visage. La moitié vont se dire «Non c’est pas possible, je tiens à mon taf, à ma famille, hors de question que je me mette en danger» et puis au contraire, tu as ceux qui se disent qu’il faut encore aller au charbon et qu’il faut avoir du courage. L’idée de ceux-là, c’est de se dire qu’il ne faut pas avoir peur, qu’à un moment donné, ça ne peut que plier et qu’il n’y a que le nombre qui fera ça. Il suffit d’aller chercher les personnes et d’essayer de manifester le plus pacifiquement possible pour faire entendre nos messages.
Dans la répression institutionnelle, il y a aussi le volet judiciaire. Depuis que l’état d’urgence a été basculé dans le droit commun originellement pour des enjeux de terrorisme, on observe que l’appareil répressif de l’État peut très facilement se mettre en marche pour viser des manifestants. Assignations à résidence sur ordre du préfet, perquisitions, arrestations et gardes à vue abusives, taux de condamnation à de la prison ferme anormalement élevé au regard des faits reprochés… Toi qui as, à la fois vécu les violences policières et l’intimidation judiciaire, quels impacts ça a eu sur ta vie ?
À titre personnel, ils ont déglingué ma vie. Ils ont simplement déglingué ma vie, ils ont même essayé de toucher à ma famille. Ma famille a des propos sur la police et sur Macron bien différents des miens mais je ne pardonnerai jamais ça. S’il y a un problème c’est avec moi que ça se passe mais tu ne touches pas à ma famille ! J’ai accepté la responsabilité, il faut que j’accepte d’en prendre plein la gueule, à moi de prendre les bonnes décisions derrière et de faire ce qu’il y a à faire.
Dans un live Facebook récent tu adresses un message à Éric Drouet et à un moment, tu dis «t’as surement raison il aurait sans doute fallu se détacher un petit peu mais j’ai envie d’aller au bout du combat». C’est une autocritique que tu fais aujourd’hui ou c’est ironique ?
J’étais dans l’ironie complète par rapport à lui. C’était en réaction à un live qui m’avait déplu, maintenant je suis quelqu’un d’ouvert, je suis capable de me remettre en question. Il n’a pas tout à fait tort quand il dit que moi j’ai décidé de dédier ma vie au mouvement, maintenant on n’a pas tout à fait eu la même vie. Lui est tranquille, il a sa petite famille, son boulot, moi j’ai tout perdu et quelque part, ce que les gens m’ont donné dans les manifestations ça m’a maintenu en vie donc je leur dois bien ça. On a peut-être pas les mêmes prérogatives, les mêmes objectifs, mais pour un mec qui a mis pas mal de français dans la rue, j’ai trouvé son discours un peu léger. Maintenant il dit que les gilets jaunes sont des extrémistes parce qu’ils réclament la justice fiscale. Donc merci Éric d’avoir mis les gens dans la rue mais visiblement tu n’as pas compris le combat dans lequel tu les emmenais.
Lui semble très sceptique quant à la suite du mouvement. Est-ce que le 12 septembre, c’est au contraire l’occasion rêvée pour redonner une nouvelle impulsion à cette révolte ?
C’est l’objectif : recentrer le débat, relancer les discussions, remettre les gilets jaunes au travail, redonner la parole à tous ceux qui ont été dans la réflexion pour accueillir et accompagner tous ceux qui aujourd’hui vont rentrer sur le marché de la misère. C’est 700 000 jeunes sans emplois, des entrepreneurs qui vont se casser la gueule. Je connais des policiers qui sont venus me voir et qui m’ont dit «en septembre il va se passer quoi ?». Je leur ai répondu très simplement, il faut arrêter d’avoir peur des gilets jaunes parce que ça fait des années qu’ils sont habitués à bouffer des cailloux. En revanche, aujourd’hui vous avez des mecs qui ont des entreprises depuis 10, 20, 30 ou 40 ans et qui à la force de leur sueur ont gagné leur argent. Ceux qui vont se casser la gueule à cause du Covid ne vont pas supporter de manger des cailloux. Ils auront beaucoup plus de mordant car un entrepreneur qui se casse la gueule, il n’a le droit à rien, il perd sa maison et c’est sa famille qu’il engage. Donc c’est peut-être à moi qu’il manque un oeil mais apparemment ils ont pas l’air d’y voir très clair du côté du gouvernement. Pour résumer, les gens veulent du concret aujourd’hui, ils veulent savoir ce qui va se passer mais ils veulent surtout bouffer à la fin du mois.
Rendez-vous est donc pris le 12 septembre prochain, majoritairement à Paris mais aussi dans toute la France pour le coup d’envoi de la reprise des mobilisations sociales en France.
- Propos recueillis par Léo Thiery