Avez-vous entendu parler de l’hashtag 1444 ?
Âmes sensibles s’abstenir. A l’heure du numérique, rien ne semble pouvoir freiner l’accès aux contenus hypersensibles. Nous connaissions déjà Twitter et sa pornographie accessible à tous, désormais c’est le méconnu hashtag 1444 qui semble avoir trouvé en la plateforme de partage, l’opportunité de diffuser photos et vidéos morbides. Récit d’un réseau social devenu en quelques années le Sodome et Gomorrhe du net.
Ce hashtag fait référence à la vidéo 1444, devenue virale sur plusieurs réseaux sociaux et montrant le jeune Gleb Korablev, un Russe de 18 ans, se tirant une balle dans la tête en direct.
Une tendance à la hausse
Autrefois, il fallait être curieux et aventureux pour oser s’aventurer dans les abysses cachées d’internet. Le Dark net – comprenez la face cachée du web – était réservé à une poignée d’initiés et hackeurs en tout genre. Les sacrifices humains diffusés en direct, la pédopornographie, la torture animale et autres infamies n’étaient accessibles qu’au prix de nombreuses heures de codages et de piratage. Alors que s’est-il passé pour retrouver, au moyen d’une simple recherche sur Twitter, des images et vidéos de suicides sanglants ? Selon Roey Tzezana, chercheur et analyste en cyber-sécurité, ce cas est la parfaite illustration d’une tendance de déqualification. Autrement dit, une diminution accrue des compétences nécessaires à un but donné.
Et la modération dans tout ça ?
Alors que Twitter revendique depuis sa création une liberté de parole et de contenu inédite, cette fois-ci l’application semble avoir dépassé la limite de l’éthiquement correcte. Inutile d’aller signaler les vidéos, cela reviendrait à vous faire du mal inutilement. Inutilement oui car malgré mes sollicitations auprès du service juridique, je suis restée sans réponse à mes questions. Le signalement des vidéos, quant à lui, ne semble pas mieux fonctionner. En effet, les vidéos restant la propriété de quelques masochistes, la popularité des tweets n’est pas suffisante pour permettre la suspension des comptes impliqués dans le relais de ce contenu sensible.
Que dit la loi ?
Sans surprise, ce contenu est illicite. La liberté d’expression trouve ses limites dans le respect de la législation. Et pourtant, tenez vous bien, il n’existe aucun code de l’internet. Comme le précise le Code des postes et des communications, internet est avant tout un outil d’expression. De ce fait, difficile d’appliquer des lois qui n’existent pas encore. La question de l’éthique se pose alors, et dans ce cas précis, le respect des défunts. Et oui, car comme le dispose le Code Civil, le respect des personnes physiques ne cesse pas avec la mort. Un principe essentiel pourtant dont la violation peut être pénalement punie. Un vrai casse tête me direz-vous… Et ce n’est pas fini. Sans doute avez-vous déjà vu une bannière apparaître de nulle part en entrant sur un site internet. Ce sont les CGU, les conditions générales d’utilisation qui sont tenues d’être acceptées par tous les utilisateurs d’un site impliquant une inscription. Ainsi, en entrant sur Twitter, depuis 2018, je consens avoir plus de 13 ans et être d’accord avec leur fonctionnement. Seulement, moi comme beaucoup d’entre vous je suppose, n’avons pas signé pour voir de telles turpitudes. Alors comment se protéger ? Comment protéger ses ados de la facilité déconcertante d’accès aux contenus sensibles ?
Se protéger
Si vous pensiez les sacrifices humains révolus et laissés à une époque que vous n’avez pas connue, vous voilà, à la fin de cet article, bien déconcerté. Et je vous comprends. Soyez rassuré, des moyens s’offrent à vous face à l’absurde évolution morbide de Twitter. Et pour ce faire, voici une explication rapide de la procédure à suivre pour vous assurer la préservation de votre intégrité mentale. Tout d’abord, rendez-vous dans la rubrique nommée «Réglages et confidentialité». Cliquez ensuite sur «Préférences relatives au contenu». Dans le signet «Masqué», vous aurez à disposition l’outils «Mot masqué» vous permettant de bloquer n’importe quel contenu. Pour cela, il vous suffit d’entrer «#1444» et «1444». Vous voilà maintenant épargné. Soufflez un coup, on ne saurait se méfier de la prochaine surprise que nous réserve la twittosphère.
C’est vraiment intéressant de voir comment Twitter évolue, et cette « poubelle » fait réfléchir sur la manière dont nous interagissons avec les réseaux sociaux. J’apprécie l’analyse sur la désinformation et le traitement des contenus nuisibles. Merci pour cet article !