Nous avons lu pour vous les 80 pages du pré-rapport sur les effets indésirables des vaccins Covid-19. Il est très intéressant mais assez difficile à résumer.
Ce travail, mené par Cédric Villani, comporte beaucoup d’aspects positifs :
- Il admet l’insuffisance du suivi des effets indésirables et confirme que seulement 5 à 10 % des effets sont rapportés. Il admet la difficulté de rapporter, la réticence des professionnels.
- Il admet que la balance bénéfices/risques n’est pas de la science mais juste un avis informel d’experts sans aucune base scientifique dure.
- Il admet les très nombreux effets secondaires, anormalement nombreux – décrits comme 4 à 6 fois supérieurs à la normale (laquelle ?) – en particulier pour les jeunes.
- Il admet beaucoup d’erreurs des autorités.
C’est donc une bonne étape dans la sortie du déni.
Toutefois, il présente de nombreuses faiblesses que j’ai regroupé en 3 catégories : sous-estimation, déni et oubli. Le défaut de ce rapport est de partir d’un axiome : la vaccination est bonne et améliorer les procédures permettra de réduire ses effets secondaires et d’améliorer l’acceptation des populations. Cet axiome imprègne tout le texte.
Ainsi, toute la partie sur les mesures à prendre en termes d’organisation et de transparence n’a qu’un seul but : que la population cesse d’avoir peur du vaccin et se vaccine. Les pages 49 à 70 y sont consacrées, plus d’1/4 du texte quand les myocardites sont expédiées en moins d’une page. À se demander si le sujet du rapport était bien les effets secondaires.
La sous-estimation
Le rapport déclare explicitement qu’il ne va pas se prononcer sur les estimations des rapports bénéfices/risques, tout en reconnaissant qu’ils ne sont pas basés sur la science, mais sur une évaluation informelle effectuée par des comités d’experts. Nous nous devons de signaler aux auteurs du rapport qu’il existe une littérature abondante sur l’incapacité des comités d’experts à trouver les bonnes solutions ou les bons résultats. Il serait grand temps d’établir une méthode formelle et standardisée. Lors de rapport d’enquêtes sur d’autres accidents, c’est généralement ce qu’on fait. L’industrie aéronautique est un vrai modèle.
Au lieu de cela le rapport se noie, par exemple pages 34 et 35, dans des phrases alambiquées sur la difficulté de faire des calculs. Il présente toutefois, page 36, des graphiques semblant démontrer que la vaccination a un effet négatif en dessous de 40 ans mais en soulignant que les calculs c’est compliqué et que donc, on va se garder de conclure.
Puis, page 39, il fait une liste effarante des effets secondaires des vaccins, mais sans les quantifier ou les commenter. Il repart ensuite sur les effets secondaires les plus discutés en admettant leur existence mais en réduisant leur impact, en ne rappelant pas la sous-estimation de la pharmacovigilance et en se gardant bien de rappeler le problème de l’âge. On peut toutefois espérer que ce travail mette en évidence pour les décideurs que la vaccination systématique est absurde.
Le rapport, au début et à la fin, se félicite des performances françaises dans le suivi des effets secondaires, tout simplement parce qu’il est un peu meilleur que celui de certains autres pays. Il insiste particulièrement sur la nécessité d’améliorer celui-ci en reconnaissant, par exemple page 19, que les essais cliniques menés ne peuvent de toute façon pas détecter les effets secondaires. Mais alors pourquoi diable les autorités persistent-elles à dire que la vaccination est sans risque !
Il admet aussi, mais sans faire aucun commentaire ou calcul, que c’est le manque de vaccins Pfizer qui a conduit l’Angleterre à continuer de vacciner avec AstraZenenca des populations dont on savait qu’elles étaient sans risque covid mais à risque d’effets secondaires. Des scandales sont évacués en une phrase, sans générer la moindre proposition d’amélioration.
Je ne vais pas vous fatiguer avec des formules kafkaïennes ou des lapalissades issues du rapport, simplement en citer une triste mais savoureuse : «Une non-reconnaissance des effets indésirables qui peut avoir des conséquences à l’échelle individuelle.»
Tu m’étonnes !
Le déni
Le rapport fait preuve d’une vraie rigueur en évoquant beaucoup de sujets polémiques.
Il cite par exemple le cas des narcolepsies pour le vaccin H1N1 (page 19). Il indique que ces narcolepsies sont apparues immédiatement et qu’on peut donc faire confiance aux vaccins dont les incidents sont ainsi rapidement connus. Mais les experts soulignent dans le même paragraphe que les autorités ont mis des années à le reconnaître, et que 10 ans après, les indemnisations ne sont toujours pas là. Le déni de l’évidence ne pourrait être plus apparent.
Il cite également le processus de validation d’un vaccin, nous signale que c’est l’ANSM française qui a évalué le vaccin Pfizer avec les suédois pour l’Europe – c’est une combination de pays très classique dans le médical pour obtenir une validation en Europe. Mais il n’indique pas quelles étapes n’ont pas été faites dans le cas du vaccin covid. Aucun commentaire sur l’absence d’essais animaux et l’absence de certaines toxicologies dont les cardiaques. J’aurais pensé que le rapport indiquerait comment les futurs vaccins ARNs éviteraient les risques cardiaques et circulatoires…
Bien que le rapport indique que seulement 5 % des effets sont rapportés et que certains médecins ont carrément refusé de les rapporter, il semble se féliciter de la faible occurrence de certains événements – les myocardites par exemple – sans rappeler que ces chiffres sont sujets à caution.
Page 27, il regrette le désengagement des industriels quant au suivi des effets secondaires. Quel niveau de naïveté ou de déni faut-il pour s’étonner du faible empressement des industriels à démolir le produit le plus lucratif de l’histoire?
Page 38, deux phrases extraordinaires de déni : le rapport dit que le vaccin est si peu efficace à éviter la contamination qu’on ne considère comme un échec vaccinal qu’une contamination débouchant sur une forme grave. Tous les chiffres qu’on nous présente sont faussés, toujours dans le même sens. J’espère vraiment que ce document, aussi insuffisant soit-il, va aider les décideurs dans leur marche vers la vérité.
Encore plus étonnant est la seconde phrase : l’inflammation chronique des personnes à risque réduit l’efficacité du vaccin ! On croit rêver, mais à quoi sert-il ? La phrase restera sans développement, sans évaluation et sans conséquence.
Le rapport semble critiquer le pass tout en admettant qu’il a permis d’augmenter – de façon peu constitutionnelle – le taux de vaccination. Il oublie tout simplement que beaucoup d’effets secondaires ont été dus au fait que beaucoup de gens ayant des contre-indications ont été forcés de prendre un traitement inadapté. Les rapporteurs n’arrivent pas à percevoir les conséquences de leur axiome du «bon vaccin». Toute la chaîne de sécurité est rendue inopérante par la certitude des opérateurs que le vaccin est forcément bon pour tout le monde et que ceux qui n’en veulent pas sont forcément des égoïstes fraudeurs pas bien malins.
La partie sur l’indemnisation est encore plus dans le déni. Les auteurs s’étonnent du faible nombre de demandes, tout en constatant que le fait que les gens ne savent souvent pas par quoi ils ont été vaccinés et ne disposent pas de documentation, semble poser un problème.
L’oubli
Il est surprenant que Pfizer n’ait pas été interrogé. Que la procédure de renouvellement de la licence des vaccins n’ait pas été interrogée. Ceux-ci doivent être renouvellés au bout de 12 mois sur la base de nouveaux rapports de l’industriel. Qu’en a-t-il été ?
L’impact des variants n’est pas analysé et tout juste cité. L’apparition de variants sur lesquels le vaccin n’a qu’assez peu d’efficacité ne change rien à l’analyse du rapport. Il n’y a aucune quantification, aucune citation des derniers chiffres assez peu favorables à la vaccination.
On croirait lire en fait un rapport sur un vaccin ARN pour le cancer du pancréas. Le risque extrêmement élevé de décès, le volume de population vacciné beaucoup plus faible et l’absence de variant rendraient le rapport beaucoup moins criticable.
Les termes ARN et variants apparaissent moins de 10 fois dans tout le document. Le document se refuse à envisager par exemple la thèse des anticorps facilitants qui semble pourtant expliquer pourquoi nous conservons une quantité très importante de cas bien supérieure à celle des pays peu vaccinés.
Notre conclusion rappelera l’introduction : un bon pas en avant vers la constatation de la vérité et une politique sanitaire plus adaptée et moins totalitaire. Je salue l’honnêteté intellectuelle et scientifique du président de la commission. Mais mieux aurait pu être fait, en particulier en matière de recommandations.