Thomas Portes recueille chaque jour les témoignages de salariés obligés de travailler sans protection en temps de virus.
Votre patron vous oblige à travailler sans protection ? Vous êtes en première ligne sans le matériel nécessaire ? Vous êtes dans un hôpital/EHPAD et vous êtes démunis ?
Racontez-nous : thomasportespcf@gmail.com
Voici un premier témoignage :
«Le directeur de cet établissement semble considérer qu’on en fait beaucoup trop avec le Coronavirus, aussi, il a été mis un terme à mon confinement»
Témoignage de Coralie (*), qui travaille dans un hôpital public.
14H59
«Je travaille dans un hôpital public qui n’a qu’une seule spécialité et pour lequel la plupart de l’activité a été déprogrammée, à part les urgences.
Le directeur de cet établissement semble considérer qu’on en fait beaucoup trop avec le Coronavirus, aussi, il a été mis un terme à mon confinement, je suis donc réquisitionnée avec deux autres de mes collègues.
Je travaille aux services financiers, j’ai donc repris mon poste ce matin alors qu’il n’y a plus aucune activité. Nous avons été réquisitionnés au motif que le directeur pourrait avoir une question !!!! Sachant que j’habite sur mon lieu de travail, il me semble qu’il pourrait suffire de m’appeler en cas d’urgence, je pourrais répondre dans la minute, mais passons ! La DRH ne semble pouvoir intervenir sur ces décisions totalitaires et les syndicats répondent aux abonnés absents. Après enquête auprès d’autres services administratifs de l’établissement, il s’avère que je suis loin d’être la seule dans ce cas !
Dans mon établissement, il y a déjà quatre cas avérés de Coronavirus, l’une de mes collègues de bureau a été testée la semaine dernière et nous attendons les résultats mais, il y a fort à parier que rien n’y fera, je serai quand même tenue de venir faire acte de présence à l’heure où tout le monde nous demande de rester chez nous.
Je ne peux pas faire jouer mon droit de retrait puisque nous avons des tests et des masques qui pourraient être donnés à d’autres établissements et d’autres personnels mobilisés, eux, à bon escient !
Je suis ulcérée de constater que les dirigeants n’aient pas de comptes à rendre sur les réquisitions».
17H12 nouveau message
«Ma collègue est positive, ça vient de tomber. Toujours pas de consignes de la direction. Mon supérieur hiérarchique m’a renvoyée chez moi contre l’avis de la direction. Espérons qu’il n’y aura pas de sanctions».
(*)le prénom a été changé.