Gilles Luneau, journaliste et réalisateur, a animé une conversation entre le député européen, José Bové et l’écrivain, Erri de Luca. De cet échange est tiré le livre «Du sentiment de justice et du devoir de désobéir». Qu’est-ce que la désobéissance civile et non-violente ? Quels sont les moyens d’actions des citoyens dans la respiration démocratique ? D’ou vient le sentiment d’ injustice et la mécanique de l’engagement ?
José Bové : «Je suis pour cette définition-là de la désobéissance : un moyen d’action qui reste opérationnel pour changer la réalité. Car il n’y a rien de plus insupportable – je l’ai toujours vécu comme ça - que de se dire, voilà, on a cette situation, je ne fais rien et ça continue… ou alors si je veux que ça change, il faut que je m’en donne les moyens».
Erri de Luca : «Nous réagissons aux injustices directement avec notre système nerveux d’abord, ensuite nous nous expliquons avec les mots et les propos exacts. Nous sommes des personnes qui avons rejoint le mot juste, à travers l’expérience du sentiment de la justice».
Gilles Luneau : «Être soi-même, c’est la base de la culture et de l’éthique. Est-il encore possible d’être soi-même aujourd’hui alors que l’on parle d’humanité augmentée, de modification génétique de l’être humain ?»