La situation est gravissime au Tchad.
Ni paix, ni justice, ni démocratie, ni indépendance pour les quelques 15 millions de tchadiens abandonnés à leur triste sort dans ce pays grand comme deux fois la France et où les divisions ne cessent d’alerter sur le risque d’une guerre civile. Ni la réélection truquée du Maréchal Président Idriss Déby Itno le 11 avril dernier, ni l’intronisation illégale de son fils adoptif, le général Mahamat Kaka Déby Itno, dans le cadre d’un coup d’État militaire soutenu par la France le 20 avril suivant, n’ont pu rassurer les observateurs internationaux inquiets des perspectives pour ce pays abîmé par plusieurs décennies de conflits, d’autoritarisme et d’ingérence néocoloniale.
Depuis son indépendance en 1960, le Tchad n’a jamais connu la démocratie
Aucune élection présidentielle n’a été régulière depuis. L’actuel dirigeant a pris le pouvoir à la suite d’un coup d’État militaire illégal, comme son père l’avait fait avec le soutien de la DGSE en décembre 1990. Il est vrai que ce dernier chassait alors un précédent dictateur qui s’était lui-même installé grâce à un autre coup d’Etat militaire… Ce dernier affichait une trop forte proximité avec les Américains et ne cachait nullement ses velléités d’une politique tchadienne autonome vis-à-vis de Paris. Inadmissible pour les stratèges français, notamment militaires, qui considéraient, à juste titre, le Tchad comme un lieu éminemment central pour la région et pour le sous-continent. A la frontière de la Libye via la bande contestée de Fezzan, du Soudan avec la zone ensanglantée du Darfour, de l’instable Centrafrique où plusieurs puissances se disputent l’influence et l’accès aux sous-sols, mais aussi du Niger et du Nigéria qui affrontent le terrorisme djihadiste à l’intérieur et près des frontières, le Tchad apparaît clairement comme la plaque tournante majeure pour la sécurité de la région, déjà marquée par plusieurs événements historiques, de la chute de Kadhafi sous les bombardements de l’OTAN en 2011, au renversement de l’allié de la France le Président centrafricain François Bozizé par les Sélékas en 2013, à la fin du régime dictatorial soudanais qui sévissait depuis Khartoum jusqu’en 2019, sans oublier le précédent malien plus à l’ouest et le soulèvement soutenu par l’armée contre le gouvernement d’IBK soutenu par la France, il s’agit pour Paris d’éviter que des nouveaux soubresauts n’affectent «la stabilité» indispensable pour la fameuse lutte contre le terrorisme, qualifiée récemment de nouvel Afghanistan pour la France et ses alliés.
La région du Sahel souffre en effet, en plus de l’anémie institutionnelle caractéristique dans cette zone et du sous-développement chronique qui classe plusieurs de ses pays parmi les plus pauvres de la planète, de l’assaut notable de plusieurs forces terroristes depuis moins d’une dizaine d’années. Boko Haram, l’État islamique et Al-Qaïda disposent d’une empreinte importante, que ce soit en nombres d’hommes, d’armements, de territoires ou de financements. En contrôlant les trafics, en assurant une certaine protection locale contre l’insécurité permanente, en utilisant habilement la présence occidentale pour dénoncer les infidèles et leurs complices, ils parviennent à recruter parmi la jeunesse.
Dans ce contexte, la France a fait le choix de porter un soutien massif et quasiment unilatéral malgré un appui américain, européen et africain des plus relatifs. Ce sont les différentes missions connues, de Barkhane, au G5 Sahel, à la Minusma, dont le mandat non-offensif ne permet pas vraiment d’aller plus loin que la protection des civils. Le Tchad devait être le fer de lance du dispositif allié de la France, en tant que pays d’accueil du QG de Barkhane et de ses nombreux effectifs. C’est bien simple : la France n’a quasiment jamais quitté le Tchad depuis 1960. Près de 1000 soldats y sont encore aujourd’hui installés, dans les bases près de la capitale N’Djaména, Abéché près du Soudan, ou encore Faya Largeau ou Zouar plus au nord. Cette présence permet de faire rayonner l’aviation française du Mali jusqu’à Djibouti, du sud libyen jusqu’en Centrafrique. Aussi, la disparition brutale et mystérieuse de l’allié installé par la force en 1990 avait de quoi faire bondir plusieurs gardiens du temple de la Françafrique le mois dernier…
Une succession dynastique illégale mais Paris doit assurer la survie du régime
L’élection d’avril 2021 devait redonner au Président Maréchal Déby, la caution médiatique et institutionnelle nécessaire pour entériner près de quarante ans de règne sans partage, grâce à un sixième mandat au pouvoir. Son ethnie, Zaghawa, ultraminoritaire est guerrière et surarmée. Malgré les divisions internes, qui avait donné lieu au massacre de la famille de l’opposant Yaya Dillo en février dernier, un cousin du Président qui s’était opposé à la Première Dame, le pays était tenu d’une main de fer par une poignée de personnes, essentiellement liées au Président par le sang ou le mariage et partie prenante de la grande famille du Mouvement Patriotique du Salut, sorte de parti para-étatique édifié à la gloire du chef et de son clan. Cette emprise sécuritaire se traduit par une surveillance importante de sa population, notamment avec l’aide d’entreprises occidentales et israéliennes, par l’interdiction de s’assembler, de s’associer, de manifester, par la censure massive d’internet dénoncée par Reporters Sans Frontières, par une corruption institutionnalisée et dénoncée notamment par Transparency International. Le népotisme est manifeste, la famille Déby contrôle tous les postes du pouvoir, du renseignement à l’armée, des ministères aux organismes économiques indispensables, au premier chef, la gestion des ressources pétrolifères. En effet, l’or noir a fait une apparition tardive dans ce pays surtout désertique, où c’était d’abord l’or rouge, le bétail, et l’agriculture qui prédominaient, avec notamment le coton et la gomme arabique. L’exploitation récente de l’or, notamment dans la région rebelle du Tibesti mais aussi dans le Batha central, ajoute de la convoitise et du conflit dans un contexte qu’on peut qualifier de kleptocratie népotique et autocratique.
C’est là où la situation se complique. Parmi les trois pays les plus pauvres au monde selon son indice de développement (IDH), le Tchad était peut-être condamné à une certaine misère qui sert souvent des intérêts de violence et de domination. L’arrivée du pétrole au début des années 2000, sans que la France ne s’implique directement dans cette aventure, allait donner à voir l’écart phénoménal entre les ressources et les investissements pour le développement. Non content de profiter d’une opportunité en or pour enfin pallier aux graves lacunes en termes de santé (espérance de vie autour de 57 ans, mortalité infantile record, aucune infrastructure moderne), d’éducation (analphabétisme généralisé, éducation supérieure extrêmement rare), le régime tchadien s’est décidé à prioriser deux objectifs : investir de manière disproportionnée dans sa propre sécurité, assurer sa pérennité financière via les détournements de fonds, les paradis fiscaux et des soupçons de financement illégal de la vie politique française.
Le pays consacrerait 30 à 40% de son PIB à son armée, sans compter l’appui logistique, militaire et de renseignement français. Parmi les milliards d’aide au développement reçus depuis 1990, seule une partie est arrivée à destination : 60% de l’aide française apparaît dans les données au Tchad, 40% manquent à l’appel. 8,5% des aides finissent leur séjour dans les paradis fiscaux. Il n’est pas surprenant dès lors qu’on retrouve le régime tchadien dans les Panama Papers, avec pas moins de 10,7 milliards de dollars détournés.
Selon The Economist, ce régime compte parmi les 5 plus autoritaires au monde, au côté de la Syrie, de la Corée du Nord, de la Centrafrique et du Congo-Brazzaville. Armé, financé et soutenu politiquement par la France, sur des prétextes de stabilité régionale et de lutte contre le terrorisme, le Tchad est devenu comme notre monstre de Frankenstein, suffisamment pestiféré pour qu’on ne le mette pas trop à l’honneur, pas assez inutile pour qu’on ne cesse de tendre la main ou de fermer les yeux. Les frasques sont légions car fort de notre appui, le président Déby se sentait pousser des ailes… En 2008, suite à une attaque de rebelles que seule l’intervention décisive de l’armée française su arrêter, à quelques centaines de mètres du palais présidentiel, le régime fait disparaitre son principal opposant, Ibni Oumar Mahamat Saleh. Les prisons secrètes gérées par l’Agence Nationale de Sécurité regroupent des centaines, sinon des milliers de prisonniers, qui subissent des actes de tortures que dénoncent notamment Amnesty International. On ne compte plus les récits de viols, d’assassinats, de violence, menés par le régime contre sa propre population, et cela en toute connaissance de cause par Paris et depuis longtemps.
La goutte d’eau qui fait déborder le vase, dans un océan de malheur une oasis d’espoir…
Seulement, cela ne pouvait plus durer. Comble de l’aisance, le Président Déby se fait introniser Maréchal l’année dernière, rappel des Mobutu et compagnie, parés d’or et de soie quand 40% de la population peine à se nourrir selon la FOA de l’ONU. Les problèmes de sécurité s’accroissaient, autre comble pour le pays le plus militarisé de la région et qui revendiquait d’être l’une des armées les plus puissantes de la région. Au Nord, le «problème rebelle» n’a jamais cessé, que ce soit ceux installés en Libye ou des rebelles autonomes de la zone du Tibesti qui protègent l’accès de leur terre et ressources contre les forces du gouvernement.
Les premiers étaient redescendus déjà en février 2019 où ils ne furent arrêtés dans leur course vers la capitale que par la force de frappe des Mirage 2000 français, décision strictement présidentielle dès lors que notre grande démocratie inclut pas ou peu le parlement. Les seconds ont fait des éclats ces dernières années, notamment contre la tentative du gouvernement de confier les ressources aurifères à un consortium turco-qatari. Au sud-ouest, c’est la menace terroriste de Boko Haram qui pesait au dessus des populations de la région des Lacs. Au Sud, il s’agit de surveiller la Centrafrique tumultueuse, souvent considérée comme zone d’influence de prédilection pour le régime tchadien. A l’intérieur, l’opposition se faisait sentir ponctuellement, à force de voir les élections repoussées (il n’y a pas eu d’élections législatives depuis 2011) ou le régime se radicaliser (suppression du poste de premier ministre, du conseil constitutionnel ou de la haute cour de justice). Plusieurs figures emblématiques semblaient recueillir une attention grandissante, que ce soit le vétéran ancien journaliste Sahel Kebzabo chef de l’UNDR, le jeune loup ancien banquier Succes Masra, chef des Transformateurs, le militant des droits humains maintes fois arrêté Mahamat Nour Ibedou ou encore le chef d’entreprise fortuné Abakar Adoum Manany qui a beaucoup gêné le régime par son activité sur les réseaux sociaux et son réseau. Le Président Déby est un homme bientôt septuagénaire, notoirement malade et abonné aux allers-retours parisiens pour se soigner. Il n’a pas encore d’héritiers désignés, ni de consensus sur sa succession, son bilan est à la fois un pillage sanguinaire, le meilleur allié des gouvernements français successifs dans la région et une absence totale de toute démocratisation.
Les conclusions du Second Forum National Inclusif en octobre 2020 ont encore alerté les observateurs sur le risque tchadien. Comme au Cameroun de Paul Biya et dans d’autres pays, ce Forum qui devait pacifier en démocratisant n’a su au final que maintenir, sinon mettre en colère, une population laissée pour compte, et qui s’apprêtait à affronter la crise sanitaire et ses effets économiques… Dans les mois qui précédèrent l’élection présidentielle, beaucoup ont vécu avec déception la façade d’ouverture que proposait le régime. Ainsi de Succès Masra, qui souhaitait se présenter à l’élection mais n’en a pas eu le droit, de Saleh Kebzabo qui souhaitait se présenter à la tête d’une coalition mais accusa ses membres d’avoir été achetés pour l’écarter, ou encore de Mahamat Nour Ibedou qui participa aux nombreuses marches des samedis et pu constater chaque week-end les gaz, matraques, violences pour dissuader toute pression de la rue. Aussi, lorsque l’information de la descente d’une importante colonne de rebelles survient le jour de l’annonce des résultats, c’est un mélange d’appréhension légitime et d’espoir qui embrase la population tchadienne déjà rebelle. Chacun pouvait craindre ou espérer que cette colonne produirait ses effets comme l’ont montré les précédents de 2019, 2013, 2008 et 2006. Cependant nul ne pouvait imaginer qu’elle entraînerait le décès du chef de guerre Déby.
Même s’il apparaît aujourd’hui qu’Idriss Déby n’est pas mort lors de combats contre les rebelles – et que c’est le récit officiel poussé par le régime et Paris – il est indéniable que c’est l’arrivée des rebelles qui a accéléré la chute de l’un des plus anciens chef d’État au Tchad. La France au premier chef a du composer en vitesse un plan de secours et rassurer son allié endeuillé qu’elle sera à ses côtés pour assurer la survie du régime. «Après avoir été pris de court au Mali, pas question de perdre le Tchad !», les vieux réflexes coloniaux refont surface et Paris se retrouve à se dédire en moins d’un an : elle qui disait «pas de coup d’État militaire» suite à l’action des officiers maliens décide désormais de soutenir celui en marche au Tchad.
Accélération de l’Histoire et balbutiements franco-tchadiens
L’annonce soviétique des résultats de la présidentielle a lieu alors que le Président est déjà mort et que la population ignore cette nouvelle, il faut que tout soit bien millimétré. Aussi l’annonce du décès de Déby, glorieusement au combat selon la version officielle, est suivi le même jour par la constitution du Conseil Militaire de Transition, formé de 15 généraux dont 8 Zaghawas, à la tête duquel le jeune Kaka Déby, général à 37 ans, ancien chef de la DGSSIE, garde prétorienne de Déby et cœur de l’armée. Ce CMT si peu représentatif pose question au sein même des Zaghawas et de l’armée. Plusieurs chefs s’expriment pour mettre en question sa fondation et son existence. Qu’importe, Paris annonce l’arrivée du Président Macron en soutien aux obsèques, comme pour introniser son fils à la fois aux yeux de la communauté internationale mais aussi en interne. Celui qui a le soutien de Paris dispose à la fois de l’appui aérien et du savoir-faire de nos services. Ce n’est pas pour rien que l’on surnomme le Tchad l’Etat DGSE ! Sous l’autorité unique du Président Macron, l’aviation française fera de nombreuses sorties aériennes, pour le renseignement, 139 fois entre le 14 et le 20 avril contre 95 d’habitude, pour le transport également, 73 missions de ravitaillement, contre 50 en une semaine normalement. Cela en dehors de tout régime légal, on parle d’un obscur accord, qui aurait été revu en 2008, mais dont personne ne connaît l’existence. Le ministère des Armées refuse de répondre aux questions : a-t-on fourni des armements supplémentaires cette semaine-là ?
On voit bien que le soutien français a une nouvelle fois été décisif. Macron aurait peut-être réédité les frappes aériennes de 2019 si ces alliés européens ne lui avaient pas fait savoir leur désapprobation ferme. C’est que la géométrie variable française ne met pas seulement à mal nos valeurs mais aussi celles d’une UE beaucoup plus réservée que nous pour soutenir militairement des dictatures face à des rebelles. Le CMT a beau continuer de les appeler terroristes, personne n’est dupe de la distinction très claire, qui toujours a laissé craindre le risque d’un retour d’une guerre civile au Tchad. Malgré le sentiment national fort, la société reste très divisée, entre nord et sud, entre ethnies, entre proches du pouvoir et ceux qui le désapprouvent. Au sein même du pouvoir, l’action du CMT reste fragile, tout s’est fait si rapidement et dans un contexte déjà si instable. Lorsque le CMT a annoncé refuser la médiation et le dialogue avec les rebelles, la crainte s’est renforcée d’un risque de conflit ouvert sur le temps long. Les rebelles tendaient la main, mais la France a préféré soutenir les putschistes, qui auraient du laisser leur place au Président de l’Assemblée Nationale selon la Cxonstitution. Lors de la première manifestation qu’ils ont eu à gérer, les militaires en treillis ont remplacé la police, près de 10 morts et des dizaines de blessés, des très jeunes et qui n’étaient pas armés…
Une responsabilité française accablante
C’est dans ce sens qu’on peut dire clairement que Macron a du sang sur les mains.
Pas seulement celui des rebelles qui vivent par le glaive, mais celui aussi des jeunes qui sont majoritaires au Tchad (l’âge médian est de 15 ans) et qui n’ont connu que les Déby, sans aucune perspective pour eux. C’est la possibilité un jour d’une démocratie au Tchad que Macron a assassiné, en continuant à soutenir une ethnie surarmée et minoritaire. Les pratiques de népotisme et de corruption perdurent, la violence s’est déchaînée pour dissuader à tout jamais les Tchadiens de sortir de chez eux. Face au soutien français, les rebelles ne peuvent rien. La dictature va continuer et les secrets resteront enfouis quelque temps. En 2017, Alexandre Benalla avait fait plusieurs allers-retours pendant la campagne présidentielle au Tchad, on ne sait toujours pas ce qu’il y faisait mais plusieurs sources confirment cette première hypothèse : 6 millions d’euros auraient transité entre le Tchad et LREM. Dans le même temps, Marine Le Pen avait profité d’un voyage de visite aux soldats tchadiens pour descendre plus au sud rencontrer le dictateur Déby. Trois mois plus tard, elle signait un prêt inespéré dans la capitale voisine de Bangui, 8 millions d’euros pour pouvoir faire campagne. Le duo a fait son œuvre, on le retrouve encore aujourd’hui aux manettes pour assurer le statu quo et empêcher une véritable alternance politique en France.
Beaucoup de nos affaires domestiques se trament parfois à l’étranger, du fait de notre histoire et des pratiques qui persistent chez nos dirigeants. Le dictateur gabonais richissime Omar Bongo finançait notoirement tout le monde, gauche, droite, centre, jusqu’au Front National de Jean-Marie Le Pen. Manière de s’acheter une tranquillité, mieux, une influence. C’est cela qui fit dire à Antoine Glaser que la Françafrique était devenue une AfricaFrance, c’est-à-dire la mainmise de vieux dictateurs connaissant très bien nos rouages et sachant sur quelles valeurs miser pour s’assurer l’amitié fidèle du poulain accompli. C’est bien cela qu’il faut briser, pour nous et pour nos camarades africains qui en crèvent.
Au Rwanda, la France a eu l’immaturité, la candeur, la faiblesse, de soutenir et d’armer un gouvernement qui finalement participa à un génocide parmi les plus meurtriers du siècle. Il est à craindre qu’en continuant de soutenir aveuglément un régime sanguinaire et aux abois, nous n’armions les tueurs sans complexe d’une guerre civile que nous aurons accéléré.
Alain Juppé, jeune ministre des Affaires Étrangères de l’époque, a présenté ses excuses. Le comble du cynisme serait d’attendre tranquillement celles de Macron dans 30 ou 40 ans.
Henri Agiar