Que nous la voulions ou non, qu’elle se justifie ou non, nous aurons tous notre troisième dose, je vous le dis.
Et le récent communiqué de presse du laboratoire Pfizer vient rassurer sur une efficacité à plus de 95% de sa troisième dose « booster », recommandée pour tous. Comme un air de déjà-vu, lorsque le labo vantait les mérites de son vaccin avant son utilisation à grande échelle.
Ne cherchez pas à discuter, l’histoire est d’ores et déjà écrite, depuis le mois d’avril 2021, où comme le révélait le Parisien le 16 avril 2021, plus de deux milliards de doses du vaccin Pfizer pour l’ensemble de l’Europe auraient été commandées pour 2022 et 2023.
« Vaccine overload »
Deux milliards de doses.
Je me suis souvent amusé à booster mes personnages de jeux vidéo de toute sorte de bonus avant de m’en aller affronter un boss récalcitrant, idéalement gorgé jusqu’aux limites. Blindé de potions, de magie à outrance, mon personnage devient une sorte de grosse bête dopée aux amphétamines et autres turbo-boosters à la limite de la triche. Le mal que je suis supposé affronter n’a aucune chance.
En tout cas, sur le papier.
Parce qu’il y a toujours un facteur déterminant dans l’anéantissement de n’importe quel seigneur des ténèbres, c’est ma capacité à appuyer sur les boutons de la manette de manière coordonnée afin de libérer tout ce stock accumulé de façon efficace. On appelle ça dans le jargon : «bien jouer».
Ce que les jeux vidéo nous enseignent, c’est que même si tu es blindé, appuyer sur A au lieu de B, et libérer ta rage destructrice en visant le mur, globalement, ça mène au «Game Over».
Tout cela serait bien marrant si, dans la vraie vie, on avait la capacité de sauvegarder avant de faire n’importe quoi. Surtout que je ne vous apprendrai rien en rappelant que votre nombre de vies se limite à un.
Alors, deux milliards de doses pour un vaccin dont la formule repose essentiellement sur les premières versions d’un virus apparu en 2019 et qui a connu moults mutations au point qu’on s’en amuse à compter les variants, c’est quel genre de stratégie ? On nous promet tout de même une adaptation aux prochains variants, comme si la science pouvait avoir une garantie de résultat.
Si on s’amuse à faire un produit en croix tout bête, deux milliards de doses, vu que nous sommes 450 millions en Europe, ça fait un peu plus de quatre doses par personne. Bébés compris. Même si certaines de ces doses ont vocation à être données aux pays en développement, dans le cadre du programme Covax.
Et c’est sans compter les personnes déjà vaccinées, avec une ou deux doses, voire déjà trois pour certains, auxquelles les deux milliards viennent se rajouter.
La commande est passée, le budget est engagé, les contrats sont signés, Pfizer à volonté pour tous. Reste à appuyer sur les boutons de la manette correctement. Et viser juste.
De l’ail sur la porte
Vous vous souvenez sûrement de ce concept médical rendu populaire depuis l’apparition de ces vaccins l’an dernier : la balance bénéfice-risque.
Si l’on met de côté les études conçues, produites et publiées par Pfizer eux-mêmes dans le but d’obtenir une autorisation de mise sur le marché, idéalement avec remboursement, l’observation actuelle du monde rend difficile l’appréciation de l’efficacité du vaccin, tant le nombre de biais est considérable.
Personne aujourd’hui ne peut répondre à la question suivante : la fin de la 4ème vague est-elle plus due au vaccin qu’au cycle naturel du virus, comme observé lors de la fin des trois précédentes vagues ?
Tenter de répondre à cette question, c’est essayer de répondre à la question suivante : «J’ai mis de l’ail sur ma porte, et je n’ai reçu aucune visite de vampires. L’ail est-il efficace contre les vampires» ?
C’est possible. Ça n’a peut-être pourtant rien à voir.
Tout au mieux, ce que l’on peut dire, et c’est ce que disent les professionnels de santé du terrain, c’est qu’à ce jour, le vaccin «semble» efficace.
C’est hélas encore aujourd’hui, rien de plus qu’une croyance. Allez, disons un espoir.
D’autant plus qu’en regard des chiffres, le taux d’incidence le plus bas mesuré à 43,4 le 6 octobre 2021 en fin de vague, alors qu’on commence à parler de légère reprise depuis cette date, est sensiblement plus important que celui de la fin de la troisième vague, où le taux d’incidence descendait à 18,8 le 27 juin 2021.
Difficile de parler d’un effet «vaccin» dans ces conditions.
Pour être clair, je ne dis pas que le vaccin est inefficace, et pire, je souhaite qu‘il soit efficace. Mais comme depuis le début de la vaccination, il est encore trop tôt pour le dire assurément. Le bénéfice reste donc sur la transmission du virus, hypothétique.
En revanche, la balance s’alourdit du côté des risques, au point que la HAS a publié un avis le 15 octobre 2021 en déconseillant le vaccin Moderna pour le rappel de troisième dose, justifiant sa décision par «un risque accru de cas de myocardites et de péricardites liés à ce vaccin».
Si les causes de ces effets secondaires restent à confirmer, il est bon de rappeler que le vaccin de Moderna repose sur la même technologie à ARN messager que le vaccin Pfizer. De quoi relancer la suspicion des esprits critiques.
C’est le problème avec l’ail : à force d’en abuser, ça pique.
La lecture des signaux faibles
Avec ce gouvernement de girouettes, dont les annonces se contredisent au fur et à mesure qu’on avance, pour toujours aller dans le sens du pire, il est désormais préconisé de se focaliser sur les signaux faibles qu’ils envoient pour anticiper ce que sera leur politique dans quelques mois.
De fait, cela s’est avéré vrai avec le Pass Sanitaire qu’on avait prévu pour durer et s’installer au quotidien, quand ils prétendaient et juraient leurs grands dieux que non, il n’en sera jamais question. On a vu où nous en sommes désormais, divisés comme jamais, entre les vaccinés pro-pass, les vaccinés anti-pass, les anti-vaccins pro-pass (rares), les anti-vaccins anti-pass… Du grand n’importe quoi, dans le seul but de se décharger de sa responsabilité en cas de problème lié à l’administration d’une substance dont on attend toujours l’autorisation de mise sur le marché définitive, vers les citoyens, en leur pourrissant la vie, quitte à attaquer la République, notre constitution, nos valeurs et notre cohésion en tant que peuple. Et vive la start-up nation !
Les nouveaux signaux, nous viennent, comme d’habitude, de nos chers médias aux mains des industriels, qui semblent préparer nos esprits à devoir recevoir inévitablement une troisième dose, en invitant tous les spécialistes les plus convaincus, prenant leur ton le plus paternaliste, voire condescendant possible, et même Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, qui annonce sur RTL le 19 octobre qu’un «aménagement du Pass Sanitaire pour inciter les plus fragiles à recourir à une dose de rappel vaccinal n’était pas exclu». Cette petite phrase, d’expérience, nous permet de comprendre que c’est donc exactement ce qui va arriver. Nous allons perdre notre Pass Sanitaire, à moins de nous faire gentiment administrer une dose de plus, et tant pis pour la balance bénéfice-risque. On a deux milliards de Pfizer à administrer, vous comprenez. Ce ne sont pas deux ou trois myocardites qui vont nous arrêter.
On se rappelle en revanche que l’amendement déposé par Joachim Son-Forget, député ex-LREM problématique à bien des égards et troll sur les réseaux sociaux, qui visait à exclure l’utilisation du Pass Sanitaire dans les bureaux de vote a bien été refusé lors du vote à l’Assemblée instaurant ce dit «Pass de la honte» au prétexte «qu’il était mal rédigé». Techniquement, le recours au tri des citoyens sur des critères de santé lors de l’élection présidentielle de 2022 n’est donc pas non plus… exclu.
Dans les faits, les emails commencent déjà à arriver. Le personnel soumis à l’obligation vaccinale commence à être sollicité pour aller gentiment se faire piquer une troisième fois. Vous savez ce qui vous attend en cas de refus, vous ne voudriez pas vous faire virer comme vos collègues, sans aucune indemnité, n’est-ce pas ? Le bâton, sans carotte. De la belle ouvrage. Insidieux, malicieux… Pervers.
Le Ségur du Bulldo(Pfi)zer
Dans le même temps, rien.
Aucune autre stratégie claire concernant la sortie, ou au pire, l’accompagnement de cet épisode infectieux à rallonge. Aucun investissement dans la recherche de traitement. Aucun soutien aux soignants virés comme des malpropres pour avoir osé émettre un avis éclairé à la lumière de leur expérience et de leur niveau de connaissance. Aucun réel investissement dans les hôpitaux, aucun plan de formation à plus ou moins long terme de nouveaux médecins. Ils nous parlent de leur «Ségur de la Santé», dont les applications se limiteront à du rachat de dette, et remettre un coup de peinture pour masquer la crasse. Vous me direz, c’est au moins ça. Je vous dirai que c’est la moindre des choses quand on a fermé des milliers de lits depuis le début du quinquennat. Dans ce Ségur d’ailleurs, aucun lit supplémentaire. Rien, aucune autre stratégie que celle dite du bulldozer Pfizer.
Pour l’anecdote, la mode étant de nommer des projets en fonction du nom de la rue où on les a initiés, Philippe Henri de Ségur est notamment connu pour avoir rédigé l’Édit de Ségur, interdisant aux roturiers l’accès à une carrière supérieure d’officier et de commandement de l’armée, la réservant exclusivement… à la noblesse. En ces temps de retour de la lutte des classes, tout un symbole.
La démesure du néant
Chargés n’importe comment d’ARN messager, nous fonçons vers un mur porteur, celui de notre République.
Toujours grimés de fausses bonnes intentions, ils prévoient de nous endormir du mieux possible pour écouler les stocks faramineux d’une potion magique, en cherchant sans cesse à justifier de son efficacité, comme pour se rassurer eux-mêmes. La méthode Coué.
Objectivement, il était difficile d’en espérer plus, venant de ce gouvernement de faux geeks immatures, à l’imagination proche de zéro, car n’ayant aucun socle de valeurs sur lequel s’appuyer, ne pouvant donc pas faire autre chose que de répartir ses milliards d’euros comme des points d’expérience, sans aucune finesse, ni aucun talent, sur une seule compétence, créant un monstre déséquilibré et mal préparé.
Ils envoient Kratos dans Hitman, Terminator dans Arabesque. Ça fera forcément des dégâts.
Quel dommage que toute leur intelligence ne s’exprime que dans la manipulation perverse du peuple !
Mais pire que tout cela, ils font comme si on ne les voyait pas venir. Ils font comme s’ils n’entendaient pas les reproches, les critiques légitimes, et les accusations qu’on leur porte pour avoir sciemment attaqué notre République, qu’ils prétendent défendre, alors qu’ils ne la comprennent pas.
Ils avancent comme si de rien n’était. Comme si la Martinique ne venait pas de renoncer au Pass Sanitaire de son CHU. Comme si les élus locaux ne venaient pas de signer une tribune dans Le Figaro pour demander le retrait du Pass Sanitaire. Comme si les Gilets Jaunes n’étaient pas en train de revenir sur les ronds-points. Comme si les manifestations dominicales anti-pass n’existaient pas.
Cette troisième dose généralisée est une absurdité. Les voix dissidentes commencent à se faire entendre. On ne compte plus les double-vaccinés qui affirment qu’on ne les y prendra plus.
Ajouté à la conjoncture, explosive, qui commence à ressembler de plus en plus à une poudrière, en cette veille d’élection présidentielle, regardons-les nous ignorer et allumer le feu de la colère. Le pays n’a plus aucun repère, et ils continuent quand même de s’enfoncer, croyant à leur propre fable des sondages qui les maintiennent invariablement à 25%. Comme si c’était possible.
Ils ont écrit leur propre histoire à l’avance.
Il est temps de leur raconter la nôtre qui commencerait par une phrase toute simple : la partie est finie.
Franck Noir