Aujourd’hui, on le sait, ce n’est pas la fête nationale du déconfinement mais une première étape vers une sortie progressive du confinement. Sortie à haut risque et dans un flou artistique égal à ce qu’a été la gestion de crise ces dernières semaines, entre injonctions contradictoires, mensonges et peu ou prou semi-chaos.
Les masques, rappelez-vous, il y a 55 jours, il ne servaient à rien et il n’y avait pas de pénurie et bien figurez-vous qu’au sortir du confinement, ils sont obligatoires et ce sont «une rareté» selon Olivier Véran, ministre de la Santé, ce qui expliquerait leur prix si élevé, malgré le prix maximum fixé à 95 centimes d’euros par le gouvernement. Avant la pandémie, les masques chirurgicaux étaient vendus en pharmacie 10 centimes l’unité, et parfois 8 centimes en promotion ! Après moultes discussions, le taux de TVA est passé finalement la semaine dernière de 20% à 5.5%.
Un prix qui a flambé du fait de l’inaction du gouvernement qui n’a pas passé commande à temps et n’a pas su éviter la destruction des stocks stratégiques ou même la destruction jusqu’en mars de masques soi-disant périmés mais utilisables, malgré les démentis du ministre de la Santé.
On en manque, à tel point, que – faisant fi de la sécurité et de la santé des usagers – Agnès Pannier-Runacher a assuré que les franciliens pourront prendre les transports en commun sans masques les premiers jours ! Et les transports aujourd’hui, parlons-en, loin d’être de retour à la normal, le nombre de métro et RER est largement insuffisant pour assurer la distanciation nécessaire pour tous, n’en déplaise à Valérie Pécresse !
Mais aujourd’hui, ce n’est pas fini, c’est la rentrée des enseignants pour préparer la rentrée des élèves, dans des conditions qui provoquent des sueurs froides aux parents et aux professeurs ! On apprend que 4 personnes ont été infectées en préparant les dispositifs de rentrée la semaine dernière. Là encore, les masques manquent, et les directives s’entassent dans un charabia administratif loin des réalités de terrain. Mais qu’importe ! Pour Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation Nationale, cette rentrée est une affaire d’honneur et chaque élève devra remettre au moins une fois les pieds à l’école en mai. Pourquoi ? Dans quel but ? Nul ne le sait…
Bref, voilà le tableau au «jour D» comme déconfinement ou déconfiture, la semaine nous dira comment se comporteront les courbes et le taux de reproduction de ce virus, qui n’a pas fini de rendre compliquée la vie des millions de français. Et pour les entreprises, un long chemin de croix commence pour éviter la faillite et assurer la pérennité de l’activité.
Alors bon courage à tous et restez prudents !