• ÉMISSIONS
  • PODCASTS
  • OPINIONS
Le Monde Moderne
  • France
  • International
  • Politique
  • Écologie
  • Économie
  • Culture
No Result
View All Result
  • France
  • International
  • Politique
  • Écologie
  • Économie
  • Culture
No Result
View All Result
Le Monde Moderne
No Result
View All Result

Le progressisme est le pire des populismes

Alexis Poulin par Alexis Poulin
dans France, Opinion, Politique
Reading Time: 3 mins read
2.7k
PARTAGES
6.7k
VUES
Partager sur FacebookPartager sur Twitter

Le progressisme est un populisme de l’élite. En s’inventant un ennemi avec le populisme, il en utilise pourtant toutes les figures : culte du chef, confusion idéologique et radicalité.

Les deux plus proches conseillers d’Emmanuel Macron publient aujourd’hui un livre censé expliquer le progressisme aux masses laborieuses « Le Progrès ne tombe pas du ciel » (Fayard).

Ce qui est d’abord le plus choquant dans le manifeste progressiste d’Ismaël Emelien et de David Amiel, c’est la certitude que seule la voie du progressisme est la bonne, sans en donner une définition satisfaisante. Selon les anciens conseillers d’Emmanuel Macron, c’est à chacun de « maximiser les possibles » pour être l’acteur de sa réussite par son engagement. Tout n’est que jeu de masques et pirouettes sémantiques dans une entreprise de sape de la pensée qui veut faire entrer la société française – jugée archaïque – dans le progrès.

Or le progrès est un mythe de la modernité.

C’est la religion de l’ère industrielle, qui promet à tous l’amélioration de la vie matérielle sans tenir compte des nécessités de chacun. Déjà en 1909, Karl Kraus dans un article intitulé « Le Progrès » résumait le progrès en un slogan, un cliché, mais non un contenu. C’est un point de vue sur l’ensemble des actions humaines qui donne l’illusion du mouvement. Le philosophe finlandais Georg Henrik von Wright définit ainsi le progrès en 1993 « une croissance économique continue est une condition de la résolution des problèmes qu’une production industrielle intensifiée et rationalisée crée elle-même. »

Le progressisme est l’incarnation nouvelle de la vieille croyance en le progrès, comme force irrésolue et sans alternative. Il en devient l’ennemi des progrès réels, notamment sociaux, dans l’amélioration des conditions de vie ou la protection de l’environnement.

Pire encore, le progressisme dans son idéologie de la confusion est un puissant rouleau compresseur des élites dans leur volonté d’imposer leur vision du progrès et nier les réalités de la lutte des classes. C’est une traduction du TINA « There is no alternative », dont toute l’arnaque repose sur le fait de faire croire que les idéologies sont mortes emportant avec elles le clivage gauche-droite et niant l’asservissement d’une partie de la population mondiale par une autre à des fins de profits.

Dans sa façon même de construire son idéologie, le progressisme refuse toute remise en cause, il est par essence dogmatique et totalitaire dans sa pensée du changement sociétal. Ainsi le grand débat proposé par Emmanuel Macron n’eut rien d’un débat mais fut présenté comme une série de prêches télévisuels sur les bienfaits du progressisme par son champion élu, mettant en scène ses capacités de surhomme.

Le progressisme a déjà démontré qu’il était le faux-nez du libéralisme industriel, ses priorités étant la dérégulation sociale, la financiarisation de toutes les sphères de l’existence et la croissance à tout prix. Dans son sillage, l’idéologie nouvelle du progrès recycle tout: l’écologie devient le développement durable pour entrer dans les business plans et ne pas contrarier les industries pollueuses dans leur travail de sape climatique ; la protection sociale devient la responsabilité de chacun grâce à l’emploi et la formation ; le travail est devenu une « ressource humaine » exportable au même titre que les ressources naturelles, et le progressisme cultive un « impensé » fondateur, dans la défense systématique des intérêts de la caste financière.

L’ennemi du progressisme n’est pas le populisme, loin de là, mais bien le réveil écologique des consciences de millions de citoyens qui ont compris, 50 ans après l’alerte climatique, que l’idéologie du progrès et les marqueurs de la croissance sont des leurres amenant à la catastrophe.

Le progrès est ailleurs.

Share1811Tweet350
Previous Post

Remaniement managérial

Next Post

Evangiles macronistes

Alexis Poulin

Alexis Poulin

Co-fondateur du Monde Moderne, entrepreneur dans le secteur des médias, Alexis a travaillé pour des ONG, des entreprises et des institutions publiques. Alexis est expert en affaires européennes et travaille entre Paris et Bruxelles. Alexis est régulièrement invité sur ARTE TV, France 24 TV, France Info, EuroNews et RCF radio.

RelatedArticles

ursula guerre
International

Qui est prêt à mourir pour le Donbass ou la Crimée?

3 février 2023
Fabien Roussel, le communiste qui plaît à la droite
France

Fabien Roussel, le communiste qui plaît à la droite

26 janvier 2023
ursula von der leyen
France

Mesdames, Messieurs les censeurs, bonsoir

20 janvier 2023
finance banque
Économie

Les Uber Files et la corruption académique

23 décembre 2022
Pour 15 minutes de défilé dans le désert, quand Yves Saint-Laurent montre la voie de la sobriété écologique.
Écologie

Pour 15 minutes de défilé dans le désert, quand Yves Saint-Laurent montre la voie de la sobriété écologique.

28 juillet 2022
vaccins
Opinion

Le rapport de l’Office Parlementaire sur les effets indésirables : une étape nécessaire mais très insuffisante de la fin du déni

28 juillet 2022
Next Post
La République inaltérable pod cast

Evangiles macronistes

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

I agree to the Terms & Conditions and Privacy Policy.

PODCAST

S'inscrire à la newsletter

* = Champ requis
  • France
  • International
  • Politique
  • Écologie
  • Économie
  • Culture

© 2016-19 / Le Monde Moderne / mentions légales / ISSN 2646-2109

No Result
View All Result
  • France
  • International
  • Politique
  • Écologie
  • Économie
  • Culture

© 2016-19 / Le Monde Moderne / mentions légales / ISSN 2646-2109

This website uses cookies. By continuing to use this website you are giving consent to cookies being used. Visit our Privacy and Cookie Policy.