J’ai lu les 100 propositions de monsieur Nicolas Hulot, ancien ministre du président Macron. Et le temps est venu de vous dire que je n’en peux plus de toutes ces conneries.
Hilarant texte de 100 points pour enculer les mouches, qui fait tout pour éviter à n’importe quel prix d’aborder le sujet qui fâche : le pouvoir de qui par qui, et pour qui.
Tout est fait pour éviter aux classes laborieuses, aux riens, aux «premiers de tranchées» de reprendre effectivement le pouvoir confisqué il y a bien longtemps par l’aristocratie financière.
C’est une liste d’idées vides et sans danger pour une caste privilégiée, qui se dit qu’il faudrait faire quelque chose pour la planète, sans jamais bouger le petit doigt pour libérer les esclaves modernes de la société d’abondance capitaliste.
L’écologie est devenu le faux-nez de la classe dominante, vernis humaniste et fruit d’une croyance à laquelle on ne peut objecter.
Voici donc les tauliers de la société du spectacle en ordre de bataille pour donner bonne conscience aux nantis et pour divertir les malheureux qui pensent encore avoir une place auprès de leurs héros de paille.
Florilège
Le temps serait donc venu pour : «une nouvelle façon de penser la lucidité, réanimer notre humanité, applaudir la vie, opérer la mue d’un système périmé, redonner un sens au progrès, indulgence et exigence, s’extraire des idéologies stériles, une démocratie inclusive, ralentir, voyager près de chez nous, etc…».

J’arrête là, mais vous pourrez lire ce mauvais poème à la bienveillance du vide écrit par des bourgeois ennuyés par l’impossibilité de se déplacer au-delà des grilles de leur propriété.
Mais de qui cet ancien ministre se moque-t-il ?
Point 9. Le temps est venu de ne plus se mentir.
Alors commençons :
Il n’y a plus rien à attendre d’une caste vorace et prédatrice qui veut encore jouer à la marchande avec des syndicats idiots et inféodés à un système mortifère. Il ne surprendra personne, que Laurent Berger est signataire béat de ce tas d’idioties compilées entre développement personnel et bien-pensance écolo-chic.
Ce manifeste n’a qu’un rôle : rassurer la caste au pouvoir et éviter dans le sourire et la joie bienveillante que les classes populaires ne reprennent ce pouvoir détourné.
Non, pour eux, le temps est venu de «choisir et accompagner leurs dirigeants ou représentants» et d’attendre «l’expression de plus qu’une gratitude».
Ce texte vide est idiot.
La dernière interview de cet ex-ministre au journal Le Monde commence ainsi :
«l’ex-ministre prône la tenue rapide d’un Grenelle (…) Il assure redouter «le danger» que représentent ceux qui «veulent trouver des responsables» à la crise liée au Covid-19».
Malheureux ! Il ne faudrait surtout pas un peu de justice ! Non, indulgence et complexité seront de mise pour exonérer les idiots qui nous gouvernent.
Parce qu’eux aussi sont des idiots. Nous pouvions encore en douter il y a peu mais, les masques sont tombés, tandis qu’apparaissaient (ou pas) les masques de protection contre le virus du Covid-19.
Plus de doute, des idiots nous gouvernent
Sibeth Ndiaye présentait fièrement la semaine dernière une page gouvernementale dédiée à l’information vérifiée et labellisée, première pierre d’un futur ministère de la vérité. Le Président, devant des enfants sidérés, ne répondait que «oulah» quand un jeune élève lui rappelait qu’un chanteur célèbre était mort du coronavirus, puis dans une mise en scène de visio-conférence décontractée, laissait ensuite transparaître sa pensée complexe, expliquant doctement, que Robinson Crusoé cherchait du jambon et du fromage pour sa survie.
Cédric O., ministre du numérique, mettait en scène son incapacité programmée et prévue face aux géants du numérique en jouant à l’idiot, feignant de ne pas comprendre pourquoi les plateformes-monde refusaient de répondre à une demande issue d’un petit marché de la zone EMEA.
Avec une désinvolture exceptionnelle, les idiots qui nous gouvernent se sentent pousser des ailes, alignant chaque jour des perles déclaratives, qui ont le mérite de nous divertir, faute de nous protéger face à la menace de la crise sanitaire et économique.
Mais, plus rien n’est divertissant et la colère s’agglomère derrière les murs du confinement.
Idiots au pouvoir et idiots dans l’opposition d’opérette se mettent en place dans un drame typique de la société du spectacle où la série télévisuelle a remplacé le roman.
Nous vivions une époque moderne, nous voici entré dans la postmodernité qui sera furieusement archaïque, comme l’a énoncé Régis Debray.
Oui, nos passions, nos peurs, entretenues et parfois diluées, sont devenues la norme. Le «Café du commerce» des réseaux sociaux n’en est que le miroir triste, n’en déplaise à un premier ministre en fin de course qui n’aime plus les commentateurs. Mais qu’attendre d’une société qui adore tant ses idoles ?
Le monde est à nous
Le point 100 du manifeste appelle à un «lobby des consciences». Magnifique terme de novlangue pour encore une fois éviter la crudité des mots simples et dire «pensée-unique», celle-là qui prime de la tribune de l’ONU à Davos, des tribunes vides, aux discours jamais suivis d’actes.
Notre réalité est loin du manifeste des 100 points qui ne servent à rien pour changer le monde, tant que la question essentielle du pouvoir n’est pas résolue.
Seuls, au milieu du désert de la pensée, trônent fièrement les idiots. Ceux qui nous gouvernent se démènent pour sauver les lambeaux de leur monde périmé. Ceux qui rêvent de les remplacer racontent des fables à ceux qu’ils continuent de traiter comme des enfants, dont ils auraient peur des chamailleries.
Mais ce sont des adultes qui attendent le monde. Pas celui d’après, celui de maintenant.
Il existe ailleurs et ici une légion de femmes et d’hommes de bonne volonté, atterrés par ce spectacle d’idiots fiers. Ceux-là attendent, pas comme une majorité silencieuse, mais comme une minorité de la résistance. Ils savent qu’il faudra lever la tête et tenir bon face aux discours, désobéir et tenir tête, lutter sans relâche contre tous les contraires. Ceux-là savent qu’on leur ment et ils n’en peuvent plus d’être traités comme des enfants. Ceux-là connaissent la rigueur de la pensée et la difficulté de l’action.
Pour eux, comme pour la planète, une seule chose compte maintenant : en finir au plus vite avec le règne des idiots.