Officiellement, Pauline Le Maire est artiste-peintre et mère de quatre enfants.
L’épouse de Bruno Le Maire, Pauline Doussau de Bazignan, a pourtant occupé un poste d’assistante parlementaire à l’Assemblée nationale, auprès de son mari entre 2007 et 2009, puis ensuite auprès de son suppléant, Guy Lefrand, entre 2009 et 2011 et à nouveau avec son mari jusqu’à l’été 2013.
Pour ce travail à plein temps – son contrat portait sur une durée hebdomadaire de 37 heures – elle était rémunérée entre 2700 et 3200 euros mensuels.
Les emplois «familiaux» étaient une pratique légale à l’époque.
Mediapart avait remis en cause la réalité de ce travail dans un article de 2013. Mais l’affaire n’a jamais provoqué l’ouverture d’une enquête.
Pourtant, ni Bruno Le Maire, ni Guy Lefrand n’avaient été en mesure de produire des documents justificatifs du travail effectif de Pauline Le Maire (notes, rapports, communiqués etc). À l’instar de Penelope Fillon, elle n’a jamais mentionné ses activités d’assistante parlementaire. Comme l’épouse du malheureux candidat à la présidentielle de 2017, elle préférait systématiquement mettre en avant son rôle de mère et n’évoquait jamais son métier à plein temps.
Dans le livre d’Olivier Biscaye «Bruno Le Maire, l’insoumis» paru en octobre 2015, Pauline Doussau de Bazignan affirme avoir «fait le boulot le mieux possible, le plus consciencieusement possible, même si je me faisais engueuler parfois. J’ai vraiment bossé. Peut-être pas comme on l’attendait, mais j’ai assuré les tâches qui m’avaient été confiées. Je répondais au courrier adressé à Bruno, j’élaborais des arguments pour des interviews, j’intégrais les photos sur son site internet, et je faisais des comptes rendus de ses interventions à l’Assemblée».
Fait troublant, Bruno Le Maire avait résilié le contrat de son épouse un mois avant le vote de la loi sur la transparence de la vie publique, adoptée le 17 septembre 2013, qui actait la création d’un registre des assistants parlementaires, pour mettre fin à la pratique trop répandue des emplois familiaux.
Pour le ministre de l’économie d’Emmanuel Macron, les français ne travaillent pas assez et la situation de ministre sous les dorures est un sacerdoce cruel. Heureusement que la République peut compter sur des stakhanovistes du bien commun comme ce ministre et son épouse.
Il ne faudrait pas réveiller un parquet national financier qui dort.