Bis repetita. Si vous sortez d’une longue période d’hibernation, rassurez-vous le temps ne s’est pas arrêté. Nous sommes bien en mai 2019. Pourtant, la macronie jette toutes ses forces dans la bataille, pour nous ramener deux ans en arrière. Nous rejouer le second tour de la présidentielle entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Incapable de convaincre, voilà qu’on tente à nouveau de nous agiter la menace de l’extrême droite, pour justifier le vote LREM aux européennes du 26 mai prochain. Et toutes les stratégies sont bonnes pour masquer la dégénérescence d’un mouvement vieux d’à peine… deux ans.
«Votez pour nous ou c’est le chaos», voilà le nouveau slogan de la liste Renaissance. Décidemment, ils vivent avec des œillères. C’est déjà le chaos en Europe ! Un chaos politique, avec l’extrême droite au pouvoir en Hongrie, en Autriche, en Italie … Un chaos social, avec une casse généralisée des droits des travailleurs et un dumping social comme unique boussole des politiques européens. Un chaos économique, avec les scandales d’évasions fiscales qui se multiplient, alors que la pauvreté augmente de façon exponentielle sur les dix dernières années. Le taux de travailleurs pauvres, à l’intérieur de l’Union Européenne, est passé de 7% à 10%, alors que dans le même temps, le PIB passait lui de 15 milliards d’euros à 17 milliards. Un chaos écologique, avec l’incapacité de ne pas céder aux poids des lobbys, comme en atteste la non-interdiction du glyphosate, produit mortifère pour des millions de personnes dans le monde. Chaos démocratique, où le non-respect des peuples, comme lors du vote sur le traité européen en 2002, ouvre la porte au Brexit.
Le chaos est là ! Qui peut sérieusement croire qu’en votant pour la liste d’Emmanuel Macron, il va stopper le chaos, et pire, mettre fin à la montée de l’extrême droite ? Ce chaos, qui écœure les peuples et les pousse dans les bras des nationalistes xénophobes et racistes, est le résultat de décennies de politiques libérales. Voter Macron, c’est voter pour le pyromane qui attise le feu en espérant rafler la mise. Mais à trop jouer avec le feu, on finit par se brûler. On n’éteint pas un incendie avec un incendiaire.
Alors Nathalie Loiseau comme rempart contre l’extrême droite ? On parle d’une ex-candidate du GUD aux élections étudiantes, qui se présente comme l’héritière de Simone Veil, contre qui elle a été candidate aux européennes de 1989, et qui parle de «blitzkrieg», technique de guerre développée par Hitler, pour décrire sa fin de campagne. On ne construit pas les remparts avec du sable. Sinon, ils s’écroulent au premier assaut. Il faut dire que sur les questions migratoires, Nathalise Loiseau a déjà cédé aux sirènes de la haine, si chères à l’extrême droite française et européenne.
La situation est tellement critique que le chef de l’État est, lui-même, monté au créneau, depuis Biarritz, en dénonçant le bilan des députés du FN, qu’il qualifie de «catastrophe pour le pays, et pour l’Europe». Et comme si cela ne suffisait pas, des affiches de campagne de la liste Renaissance, ne comportant ni nom, ni slogan, arborent simplement la tête du président de la République.
En résumant le débat autour du «nous ou le chaos», la macronie tente d’empêcher tout débat ; débat susceptible de mettre à nu un programme qui est le copier-coller des revendications de la Commission Européenne. Contrairement à ce qu’on tente de nous vendre, les questions européennes sont en lien avec les enjeux nationaux. Il suffit de regarder le ferroviaire, la santé ou l’électricité pour mesurer l’impact négatif des directives européennes sur nos services publics.
À quelques jours de ce scrutin, ne tombons pas dans le panneau. Nous ne rejouons pas le second tour de 2017. Entre l’extrême droite de Bardella et les avatars de la commission européenne de Loiseau, une autre voie existe. Celle du progressisme et de la gauche de transformation sociale.
Un bulletin rouge porte la voix du monde du travail ; aussi bien par sa composition, 50% de salariés et d’ouvriers, que par ses propositions, pour construire l’Europe des gens contre l’Europe de l’argent. Il s’agit de celui de Ian Brossat.
À l’heure où les repères politiques vacillent, notre constance politique est une boussole qui sera utile dans les batailles, nombreuses, que nous allons devoir mener au sein du Parlement Européen. Regardez les combats menés par Marie-Christine Vergiat, Patrick Le Hyaric ou Marie-Pierre Vieu, sur la dernière mandature. Ils ont toujours placé l’intérêt général au centre de leurs actions.
Le 26 mai, dites non au libéralisme, non à l’extrême droite et oui à l’Europe des gens.