Il y a quelque jours un étudiant s’immolait par le feu pour dénoncer la précarité étudiante. Pour presque seule réponse, la macronie proposait un numéro d’appel d’urgence.
Ce geste fou, qui marque la désespérance d’une jeunesse, est un ultime cri d’alerte. Une jeunesse à l’espérance brisée, déjà habituée au cumul des petits jobs et à la précarité avant même d’entrer dans le monde du travail. Quel gâchis !
«Je vous avais dit que ça fermerait». En déplacement à Amiens, Macron n’a pu s’empêcher de cracher son mépris de classe au visage des salariés, enfin ce qu’il en reste, de Whirlpool. Pour les autres, les «ex» comme on les appelle, le comité d’accueil était composé de CRS. Quelle triste société. Virés et maintenus à distance tels des pestiférés… Ils n’ont pas la peste, mais en sont victimes. La peste du capitalisme. Cette maladie folle qui a accordé plus de 100 milliards de CICE aux entreprises depuis 2013, sans aucun contrôle, alors que des milliers de lits d’hôpitaux ont fermé, que des centaines de kilomètres de lignes SNCF ont disparu, que les bureaux de poste ferment les uns après les autres.
Ultime provocation du jour, le Président des riches, mais sûrement plus de la République Française, a dénoncé la mobilisation du 5, la qualifiant de «mobilisation contre la fin des régimes spéciaux». Ultime tentative de diviser, face à un front syndical et politique XXL.
Non ce n’est pas une mobilisation de régimes spéciaux, mais une mobilisation contre la réforme des retraites. Et oui nous voulons préserver un régime spécial, celui de notre système de retraites. Unique au monde et envié par des millions de travailleurs. Non nous ne voulons pas devenir un pays comme la Suède où plus de 16% des plus de 65 ans sont en état de pauvreté extrême. Nous ne voulons pas devenir les États-Unis, où le système de retraites par capitalisation, pousse des gens, qui ont travaillé toute leur vie, à choisir entre se soigner et se nourrir.
64 ans. Voilà l’âge auquel le gouvernement veut nous faire partir à la retraite. C’est à partir de cet âge que l’espérance de vie en bonne santé baisse ! En clair, on entend nous presser comme des citrons, avant de nous précariser et de nous appauvrir.
Cette bataille des retraites, c’est un combat de classes pour savoir dans quelle société on veut vivre.
En pensant au 5 décembre, j’ai le souvenir de 1995. J’avais dix ans. Trois semaines de lutte sur les épaules de mon père. Des journées rythmées par les piquets de grève, les manifs et les AG. 3 semaines d’école buissonnière mais 3 semaines d’école de la vie. J’en ai encore des frissons.
Les époques sont différentes, rien n’est comparable. Pourtant, on sent un souffle de colère qui monte comme une vague prête à tout ensevelir.
Le 5 doit être puissant, la suite également.
En 1995, nous avions gagné. 24 ans après, nous pouvons faire plier ce gouvernement.
Allons-y, toutes et tous, rassemblés, unis et déterminés.
Thomas Portes